Contribution à l'étude des principales maladies vectorielles chez les léporidés lepus capensis et Oryctolagus Cuniculus au centre de l'Algérie

Abstract

Les léporidés sont un gibier très appréciés par les chasseurs algériens, qui voient sa population régresser de manière dramatique depuis la dernière épizootie de l’hiver 2013. Comme tout animal sauvage, ils sont soumis à différentes maladies infectieuses, cause de mortalités importantes. Les observations de terrain, le recensement et les études épidémiologiques permettent une surveillance sanitaire et surtout de vérifier l’ampleur du phénomène d’émergence et de propagation de pathogènes, agents de maladies vectorielles. Le principal objectif de notre travail est d’étudier les principales maladies vectorielles chez les léporidés au centre de l’Algérie. Il vise à inventorier les différentes espèces d’ectoparasites, surtout celles qui sont impliquées dans la transmission de deux zoonoses importantes: Tularémie et Borréliose de Lyme. La description des différentes lésions observées à l’autopsie de léporidés, nous a permis de rechercher un lien significatif entre le vecteur et les dites maladies vectorielles. Pour ce faire, 62 léporidés ont été autopsiés et, la récolte des ectoparasites a permis l’identification de 241 tiques, 59 puces et 3 poux. Plus des 2/3 des léporidés sont infestés par des ectoparasites: 61,29% par des tiques (Ixodes spp, Rhipicephalus spp. et Hyalomma spp.), 32,26% par des puces (Ctenocephalus spp, Spilopsyllus cuniculi, Pulex irritans) et, un lièvre par des poux hématophages (Haemodipsus lyriocephalus et Haemodipsus setoni). Enfin, les Infestations mixtes par ces différents ectoparasites ne sont pas rares. Seul un lièvre s’est avéré indemne, Pratiquement, chez les lièvres ou lapins de garenne, tous les appareils étaient touchés, particulièrement les annexes du tube digestif (rate et foie), faisant fort probablement suite à un processus infectieux. Plus de la moitié des léporidés ont présenté un tableau lésionnel évocateur de la tularémie. Une forte corrélation entre ces lésions et la présence du vecteur est établie. De plus, on note un maintien des différents stades évolutifs d’Ixodes ricinus, vecteur principal de la Borréliose de Lyme tout au long de notre étude. Enfin, il y a présence d’une susceptibilité particulière de circulation de la tularémie et, les léporidés demeurent vraisemblablement un réservoir de Borréliose de Lyme au centre de l’Algérie.