Evaluation de la distraction progressive par tige unique " H3S2" dans le traitement des scolioses évolutives de l'enfant

Abstract

Introduction : le traitement de la scoliose à début précoce est très difficile. Malgré un traitement orthopédique bien conduit, certaines déformations continuent à s’aggraver, pouvant même retentir sévèrement sur le développement pulmonaire, et posant ainsi un véritable problème thérapeutique. En effet, que faire avant l’âge de l’arthrodèse devant une scoliose en train de s’aggraver ? Objectifs : l’objectif principal de ce travail est de présenter et d’évaluer les résultats de la chirurgie précoce par la tige de croissance « H3S2 » dans le traitement de la scoliose évolutive chez l’enfant en cas d’échec du traitement orthopédique. L’objectif secondaire est d’identifier les facteurs qui influent sur le résultat et sur la survenue de complications. Matériels et Méthodes : cette étude descriptive, est à la fois rétrospective et prospective. Entre 2007 et 2015, 80 patients atteints de scoliose évolutive ont été opérés dans 3 centres différents et par la même technique opératoire. Cette méthode consiste, à la mise en place d’une tige de distraction unique appelée « H3S2 ». Une épiphysiodèse convexe a été associée dans les scolioses avec un angle de Cobb supérieur à 70°. L’allongement de la tige a été réalisé de façon périodique afin de suivre la croissance vertébrale. Les données cliniques et radiologiques de ces 80 patients ont été recueillies. Les données recueillies comprennent des mesures de l'angle de Cobb, hauteurs T1-S1, nombre et fréquence des allongements ainsi que les complications rencontrées. Résultats : l’âge moyen des enfants à l’insertion de la tige était de 8,8 ans. La répartition des scolioses selon l’étiologie retrouve : 35 idiopathiques, 17 congénitales, 11 syndromiques, 7 neurofibromatoses et 07 neuromusculaires. 17,5% des patients avaient subi une épiphysiodèse convexe. L’angle de Cobb préopératoire moyen était de 63,4°. L’âge moyen au dernier contrôle était de 13,5 ans avec un recul moyen de 3,6 ans et 2,6 allongements par malade en moyenne. Au dernier recul, l’angle de Cobb moyen était de 30,2° (Gain = 51%), la croissance vertébrale s’est poursuivie après la pose de la tige chez tous les patients, avec une vitesse de croissance du segment T1S1 de 1,14 cm par an. Aucune différence significative n’a été notée avec l’ajout d’une fusion apicale. 43,8 % des patients ont eu au moins 1 complication et 94 % de ces complications sont liées à l’implant. Sur les 53 complications observées, 3 infections, 15 fractures de tige, 9 désamarrages de crochet, 13 balayages de vis et 5 cyphoses jonctionnelles.