Résumé:
Comme toutes les infections sexuellement transmissibles (surtout ulcératives), l’interaction
entre la syphilis et le VIH est complexe et non entièrement élucidée. Sur le plan
épidémiologique, la transmission du VIH est favorisée chez les patients syphilis (+) et vice
versa, et les chiffres donnés par les différentes études sont alarmantes, et concernent surtout
des populations à haut risque tels que les hommes homosexuels et les travailleurs de sexe.
Ce travail comporte deux volets, la première étude vise à déterminer le taux de la syphilis
dans une population VIH(+), tandis que la seconde a pour objectif de déterminer le taux de
séropositivité VIH chez des sujets syphilis (+).
Au cours de la première étude, 277 sérums VIH (+) (analysés par le test rapide et l’ELISA et
confirmés par le Western blot) ont été testés par la technique TPHA afin de rechercher les
anticorps anti tréponémiques, les sérums retrouvés TPHA(+) ont été testés par la technique
RPR afin de rechercher les anticorps anti-cardiolipides (réagines). Au cours de la deuxième
étude, 90 sérums syphilis (+) (testés par la technique TPHA) ont été analysés par le test rapide
et l’ELISA, les sérums positifs ont été confirmés par le Western blot.
Sur le total des 227 sérums VIH(+), 25 étaient TPHA(+), ce qui correspond à un taux de 11%,
dont 14 hommes (11,6%) et 11 femmes (10,4%). Parmi ces 25 sérums TPHA(+), 5 étaient
RPR (+).Sur le total de 90 sérums TPHA(+), 3 étaient confirmés VIH(+), correspondant à
3,3%.
Concernant notre première population, on constate une légère prédominance d’hommes
coïnfectés par rapport aux femmes. Sur 20 hommes homosexuels, 4 étaient coïnfectés , ce qui
n’est pas négligeable. Les 20 sujets TPHA(+) RPR(-) sont probablement guéri ou il peut
s’agir d’une syphilis primaire très précoce, les faux (+) étant très rares. Pour les 5 sujets
TPHA(+), RPR(+), il s’agit probablement d’une tréponématose non traitée ou traitée
tardivement. Concernant la deuxième population, les 3 sujets retrouvés VIH(+) étaient des
hommes. La tranche d’âge la plus touchée par cette coïnfection se situe entre 20 et 40 ans.
Les cas de coïnfections Syphilis/VIH ne sont pas rares, surtout chez les sujets à risque élevé et
sans rapports protégés, tout patient syphilitique devrait bénéficier d’un dépistage du VIH.
Réciproquement, tout patient séropositif pour le VIH devrait se voir proposer régulièrement
un dépistage de la syphilis