Résumé:
Ce mémoire constitue dans son ensemble une contribution de réalisation d’un dossier de fond d’une revue scientifique. Entre la théorie du concept, telle que, définie par les auteurs, et les pratiques des différents partenaires du secteur agricole en Algérie. Il essaye de donner les éléments de réponse aux lecteurs sur la problématique de la vulgarisation agricole en Algérie.
Le travail présenté ici donne des éclairages très précis, que ce soit dans le fond que dans la forme, sur l’importance, le rôle et le fonctionnement de l’appareil de vulgarisation. En rétrospective, il est fait part de l’évolution chronologique du système de vulgarisation à travers les mutations qu’à connu le secteur agricole, de l’ère coloniale à l’avènement du PNDAR. Les états des lieux montrent la difficulté de l’appareil, à se débarrasser de ses tares d’ordre organisationnel, technique et financier, raisons principales de l’inefficacité de l’acte de vulgarisation, dans la délicate opération de transfert des techniques agricoles aux agriculteurs, et la réaction mitigée de ces derniers à leur égard. Le cloisonnement des institutions concernées par le développement agricole et rural, particulièrement l’Institut National de la Recherche Agronomique d’Algérie, appelées à nourrir la vulgarisation, n’a fait que perpétuer la situation difficile de l’agriculture en générale et de la vulgarisation en particulier. Ce travail a trouvé sa forme finale grâce à des enquêtes de terrain, de reportages, de papiers d’angles et d’interviews réalisés avec les acteurs directs du secteur de l’agriculture, les agents de vulgarisation, les agriculteurs ainsi que les responsables chargés d’initier et de mettre en œuvre la politique de vulgarisation, à l’instar de l’INVA.
Le document traite le cas du comportement de l’agent de vulgarisation avec la question des changements climatiques et leurs conséquences sur l’agriculture. La mauvaise gestion de l’irrigation localisée et l’utilisation abusive des pesticides, avec tout ce qui en découle comme perte et atteinte à la faune et à la flore, sont pris comme exemples pour mettre en exergue les tares de la vulgarisation. La production et la diffusion des produits audiovisuels par la radio et la télévision, semblent ne pas avoir l’impact pour des raisons de programmation et de qualité de sujets proposés aux agriculteurs. Les responsables espèrent l’adhésion des radios locales en vue d’une vulgarisation de proximité pour s’ouvrir à de cas spécifiques relevant de régions agro-écologiques bien déterminées.
Dans l’optique de redéployer l’appareil de vulgarisation agricole et rurale, des assises ont été organisées en 2006. Les ateliers ont retenu 49 recommandations qui constitueront la nouvelle feuille de route de la vulgarisation agricole ayant pour corollaire: la réorganisation de l’appareil de vulgarisation pour une utilisation efficiente des offres et des services. Il est envisagé la mise en place d’un panel de 500 exploitations modèles qui auront à piloter les activités agricoles selon les normes standard de gestion et de production. Quoi que l'on dira à propos de la vulgarisation agricole, le débat restera toujours ouvert tant que la politique agricole nationale n'est pas arrivée à rompre avec l’archaïsme et la politisation de l'acte agricole. L'efficacité de la vulgarisation agricole ne trouvera son sens que dans la réussite du système agricole global.