Enquête sur les maladies respiratoires ovines d'origine bactérienne dans la région de Blida

Abstract

L’enquête de type transversal, réalisée de janvier à juin 2017, au niveau de trois abattoirs de la région de Blida, avait pour objectifs l’évaluation de la prévalence et la description anatomopathologique et histopathologique des lésions de pneumonies subclinique des ovins, l’isolement et l’identification des bactéries responsables des pneumopathies (particulièrement Mannheimia haemolytica, Pasteurella multocida et Bibersteinia trehalosi) ainsi que l’étude de la sensibilité des isolats aux antibiotiques. Sur 1325 ovins examinés, 295 cas de pneumonie macroscopique (autres que parasitaires) ont été détectés et prélevés (prévalence globale 22.26%). L’hépatisation rouge (ou lésion de consolidation) représentait la lésion la plus fréquemment observée (66,78 %). Ces lésions pulmonaires siégeaient pour la plupart au niveau des lobes crâniaux, le droit en particulier (90,51 % des poumons inspectés) ; 93,56% des poumons examinés (276/295) présentaient un score lésionnel inférieur à 5/40. Les lésions histopathologiques les plus répandues étaient la bronchopneumonie aigue avec une incidence de 41,02%, suivies de la bronchopneumonie fibrineuse (14,24%), la bronchopneumonie chronique (12,88%), la pneumonie suppurée (10,51%) puis la pneumonie interstitielle (10,08%). Sur les 295 prélèvements pulmonaires, Pasteurella spp. a été isolé à partir de 29 échantillons (prévalence globale de 9,83%). L’identification bactériologique (culture et examens biochimiques) a permis d’isoler 24 souches de P. multocida (8,14%), 5 de M. haemolytica (1,69%) et aucune de B. trehalosi. La totalité des isolats présentaient une sensibilité de 100% contre quinze des vingt antibiotiques testés. Six souches au total (20,7%), toutes des P. multocida, se sont révélées sensibles à tous les antibiotiques testés. L’étude de la sensibilité des isolats aux antibiotiques, par la méthode de diffusion en milieu gélosé et par la détermination des valeurs des Concentrations Minimales Inhibitrices (CMI), a démontré que les souches de M. haemolytica ont présenté des taux de résistance de 80% à l’érythromycine, 40% à la streptomycine et de 20% au ceftiofur. Pour P. multocida, les résistances observées concernaient l’érythromycine à 12,5%, la streptomycine 8,3%, le chloramphénicol et la ciprofloxacine à 4,2% chacun. L’isolement des pasteurellas était exclusivement associé aux lésions d’hépatisation. L’enquête a conclu que P. multocida se présente comme la cause majeure de la pneumopathie ovine observée au niveau de ces abattoirs. La majorité des lésions observées était évocatrice de la pneumonie atypique ovine.