Formes urbaines du lotissement dans l'habitat individuel

Abstract

A travers l’histoire, l’habitat a constitué sous toutes ses formes, une des composantes principales de la forme urbaine. Tel qu’exprimé par ALDO ROSSI, « l’habitat constitue un fait urbain prédominant dans la composition de la ville et la forme adoptée par les types d’édifices résidentiels, leurs caractéristiques typologiques, sont étroitement liées à la forme urbaine ». La pratique urbanistique issue de la doctrine normative et réglementaire de l’urbanisme moderne et de ses postulats de base : le mono fonctionnalisme et la décomposition des fonctions urbaine en zoning a fait de la ville une addition de regroupements résidentiels souvent éloignés des services et équipements d’accompagnement, engendrant des espaces urbains déstructurés ne contribuant point à la structuration de la ville. En Algérie, les modèles d’habitat produits par les instruments d’urbanisme post-indépendance, les ZHUN et les lotissements, n’ont pu reproduire ou réinventer les qualités requises pour un cadre bâti et un paysage urbain cohérent et harmonieux. Le titre de la présente recherche soulève la problématique de base de la contribution de l’habitat individuel à la formation et la structuration de la ville. On s’intéressera particulièrement à l’habitat individuel sous forme de lotissement. Pour cela, le lotissement comme outil d’organisation morphologique des aires résidentielles constitue un champ d’intérêt particulier dans cette recherche, pour saisir les mécanismes de production architecturale de l’habitat individuel et son impact sur la forme urbaine. On développera la question du lotissement en temps qu’instrument privilégié pour l’urbanisation des villes dans l’histoire et dans l’urbanisme contemporain. Le lotissement en Algérie sera développé à travers une rétrospective de la législation et textes réglementaires en vue de saisir l’impact de la législation Française sur l’évolution du lotissement en Algérie, et en l’occurrence comprendre les mécanismes de production architecturale et urbaine de l’habitat individuel dans le lotissement communal. La production actuelle des lotissements d’habitat individuel, sous sa forme normative et réglementaire, semble produire un cadre bâti insatisfaisant transformant ainsi le paysage urbain des villes Algériennes en général, et celui de la ville de Blida en particulier. Ses morphologies et ses fonctions se présentent comme des ruptures avec les modèles antérieurs de lotissements d’habitat individuel colonial. Ceci nous interpelle à comprendre et saisir les raisons de cet appauvrissement formel et spatial du cadre bâti dans le lotissement communal. On s’intéressera particulièrement aux lotissements communaux récents, réalisés à partir des années 90, ces derniers sont spécifiques ils se caractérisent principalement par une densité élevée (pouvant atteindre 50 logements à l’hectare). Ce paramètre semble constituer un facteur d’appauvrissement du cadre bâti et du paysage urbain et nous amène à poser la problématique du rapport densité-qualité du paysage urbain dans le lotissement communal récent. Pour cela nous procédons dans un premier temps à l’analyse morphologique des lotissements coloniaux en vue d’identifier les éléments pertinents ayant qualifié la production de leur cadre bâti. Dans un second temps, nous procédons à l’analyse morphologique des lotissements récents pour vérifier l’hypothèse de la problématique de l’adéquation densité-qualité du paysage urbain dans le lotissement communal récent. Les résultats de l’analyse nous permettront de préciser et reformuler la problématique énoncée dans la présente recherche.