Utilisation de l'argile chez les ovins

Abstract

Trois expériences ont été effectuées pour déterminer l'effet de l'addition de l'argile chez les ovins, en vue d'améliorer le rendement de la digestion de la ration distribuée, d'accroître l'ingestion de matière sèche, de voir le devenir d'un excès d'ammoniac apporté par l'urée et le comportement des animaux vis à vis de cet excès. Et enfin, d'étudier l'effet de l'argile sur la croissance de jeunes agneaux. Dans le premier essai, l'aliment se composait de foin de triticale distribué ad libitum et de concentré ovin complémenté de 0 - 5 ou 10% d'argile dans un dispositif expérimental faisant appel à 12 béliers de poids vif moyen, égal à 60 kg répartis en trois lots de 4 et à une période d'essai de 15 jours. Incorporée à raison de 10% dans le régime, l'argile n'améliore ni l'ingestion de la matière sèche ni le rendement de la digestion et on assiste à une réduction significative de ces paramètres. En revanche, la dose de 5%, améliore d'une manière significative la digestibilité des matières azotées totales de 6,8 points par rapport au témoin (P=0,007), l'ingestibilité a été également améliorée de 3,5 points. La chimie des urines et le dosage des transaminases ont exclus les possibilités d'intoxication par l'argile. Quoique, la dose de 10% à affectée le métabolisme sans pour cela qu'elle engendre des conséquences pathologiques sur les fonctions rénales et hépatiques. Dans le second essai, la même quantité de concentré ovin à été distribuée aux 3 lots, supplémentée par une même quantité d'urée et complémentée de 0 - 2,5 et 5% d'argile, avec un déséquilibre volontaire entre PDIE et PDIN. Le foin étant distribué à volonté. Par rapport aux témoins et 2,5%, l’argile à raison de 5% améliore significativement le bilan azoté par une meilleure efficacité d’utilisation de l’urée confirmée par la chimie des urines et le dosage des transaminases. (P<0.00001). Elle a amélioré également d’une manière significative la digestibilité de la cellulose brute (P = 0,002), des matières minérales (P =0,04) et celle de la matière grasse (P =0,02). L’ingestion du foin a été amélioré de 13,3 points. En revanche, aucune des proportions d’argile n’améliore la digestibilité de la matière sèche (P= 0,007) ou celle de la matière organique (P =0,12). Les dosages sérologiques et la chimie des urines ont montrés que l’urée n’a pas été valorisé au maximum en l’absence d’argile et que les risques de toxicité ont été écartés chez les lots recevant l(argile. Dans le 3ème essai, 24 jeunes agneaux, âgés de 5 mois ± 1 semaine, de poids vif moyen égal à 25,4 kg ont été mis sur parcours. Dès leur retout le soir, un concentré ovin leur est offert, additionné de 0.2,5 et 5% d’argile, durant une période de 8 semaines. Par rapport aux témoins, les proportions d’argiles améliorent d’une manière significative les gains moyens quotidiens de 2,5 et 1,5 kg respectivement pour les lots 5% et 2,5 % (P < 0,00001).