Séroprévalence de la brucellose animale dans la région centre et impact sur la santé publique

Abstract

La brucellose sévit en Algérie depuis le début du 19 ème siècle; jusqu'à aujourd'hui, elle continue à se propager dans nos élevages provoquant de lourdes pertes économiques et enregistrant de nombreux cas humains. Dans notre étude, nous nous sommes intéressés à la région centre du pays regroupant dix wilayas. Nous avons étudié l'évolution de la brucellose dans la région chez les espèces bovine, caprine et chez l'homme, pendant les dix dernières années, à savoir depuis le début du programme de lutte contre cette maladie. L'évolution est très variable d'une année à l'autre sans aucune réelle amélioration. Nous avons élaboré un questionnaire destiné aux vétérinaires praticiens à travers le pays, afin d'enquêter sur la situation actuelle du terrain ; ce qui a révélé que la brucellose occupe la première place dans l'étiologie des avortements infectieux et qu'elle serait responsable du quart ou de la moitié de ces avortements, de 30,5% des orchites chez les béliers, et qu'elle a affecté 15,5% des vétérinaires interrogés. Nous avons aussi effectué une étude sérologique au niveau des deux laboratoires de la région (L.V.R. D.B.K. et L.C.V.), pendant une période de six mois; en utilisant l'épreuve de l'antigène tamponné comme test de dépistage et la fixation du complément comme test de confirmation. Nous avons étudié un total de 21470 prélèvements dont 18680 bovins, 2730 caprins et 60 ovins; provenant de 2672 élevages, dont 2339 bovins, 327 caprins et 6 ovins. Chez les bovins, une séroprévalence cheptel de 3% et individuelle de 0,81%; chez les caprins, une séroprévalence cheptel de 31% et individuelle de 13,41% ont été retrouvées. Cette prévalence varie en fonction de l'espèce, de la région, du sexe, de l'âge et de certains facteurs de risque liés à la conduite d'élevage. Pendant la même période, 1973 cas humains ont été déclarés avec un taux de 19 cas/100 000 habitants. L'étude de l'impact sur la santé publique révèle une corrélation nette avec la brucellose animale qui augmente franchement pendant la saison du printemps.