Évaluation des méthodes et des techniques de détection des infections associées aux soins

Abstract

Ce travail s’inscrit dans le cadre de la surveillance des infections nosocomiales à l’EHS de Transplantation d’Organes et de Tissus (EHS TOT) de Blida, au sein des services de néphrologie, urologie et hémodialyse. L’étude visait à évaluer les méthodes et techniques microbiologiques utilisées pour détecter les infections nosocomiales, à travers l’analyse de 208 prélèvements cliniques, incluant des urines, du pus, des hémocultures, ainsi que des dispositifs médicaux tels que les cathéters veineux centraux et les sondes urinaires JJ. Les prélèvements suivent systématiquement des méthodes classiques (culture, coloration de Gram, tests biochimiques) et des systèmes automatisés, notamment VITEK®2 pour l’identification et l’antibiogramme, et BacT/ALERT® pour la détection automatisée des hémocultures. Les résultats ont montré un taux de positivité de 51 %, avec une prédominance marquée des bacilles à Gram négatif. Les espèces les plus fréquentes étaient Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Enterobacter cloacae, Pseudomonas aeruginosa, Enterococcus spp. et Staphylococcus aureus. Plusieurs souches isolées étaient productrices de bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE), avec une fréquence de 15,4 % chez E. coli, 9,1 % chez Enterobacter spp., 31,25 % chez les staphylocoques à coagulase négative, et quelques cas chez K. pneumoniae. L’antibiorésistance a été particulièrement marquée, avec une résistance totale à l’amoxicilline-acide clavulanique, et des taux de sensibilité élevés à l’imipénème (85–100 %) et à l’amikacine (60–80 %). Des résistances très élevées ont été observées chez Pseudomonas aeruginosa vis-à-vis de plusieurs bêta-lactamines (jusqu’à 87,5 %). Ces résultats soulignent l’importance d’un diagnostic microbiologique rapide et fiable, particulièrement dans le contexte de l’utilisation croissante de dispositifs médicaux, et appellent à un renforcement des bonnes pratiques d’hygiène hospitalière, d’un bon usage des antibiotiques, et d’une surveillance continue des bactéries multirésistantes