L’hépatite C chez les usagers de drogues injectables (UDI)

Abstract

Cette étude a pour objectif d’estimer la prévalence de l’hépatite C (VHC) chez les usagers de drogues injectables (UDI), en analysant des facteurs associés tels que la charge virale, la durée de consommation, les co-infections virales (VIH, VHB) et les cas de réinfection. Réalisée à l’hôpital El Hadi Flici (El Kettar, Alger) entre janvier 2024 et février 2025, l’enquête a porté sur 415 patients séropositifs au VHC, âgés de 15 à 40 ans, dont 375 étaient des UDI. Le dépistage a été effectué à l’aide de tests sérologiques et moléculaires. Les résultats révèlent une prévalence élevée du VHC chez les UDI (90,36 %), avec un pic d’infec-tion dans la tranche d’âge 26–30 ans et une sex-ratio homme/femme de 8,1. La charge virale était majoritairement faible (< 10⁴ UI/mL), avec quelques cas de virémie élevée (> 10⁶ UI/mL), notam-ment chez les consommateurs depuis 4 à 5 ans. Par ailleurs, 55,2 % des UDI étaient mono-infectés par le VHC, tandis que 44,8 % présentaient une co-infection (dont 18,4 % de triples infections), et 32 % avaient déjà connu au moins une réinfection. Ces données soulignent la nécessité d’une approche intégrée alliant dépistage ciblé, accès élargi aux antiviraux à action directe (AAD), réduction des risques, accompagnement psychosocial et suivi virologique renforcé. Les UDI doivent ainsi être considérés comme une population prioritaire dans les politiques nationales de lutte contre le VHC