Enseignement secondaire du FLE en Algérie: fondements théoriques, choix méthodologiques représentations et pratiques de classe

Abstract

L’école est sollicitée à accomplir avec détermination le rôle que lui assigne la société, celui de répondre aux besoins de celle-ci. Le cas échéant, c’est l’enseignant qui est le plus critiqué et ce sont ses compétences qui sont remises en question, étant le seul médiateur entre l’école et l’élève. Le cas étant dans le système éducatif en Algérie, à l’instar de plusieurs pays dans le monde, l’institution a procédé à maintes reprises, à la révision de ses programmes et à leur rénovation. En effet, depuis 1976, des refontes successives ont caractérisé l’école algérienne, néanmoins, elles ont toutes été vouées à l’échec car elles ne consistaient pas à des changements radicaux du système instauré mais uniquement à des transformations formelles estimées le plus souvent «irréfléchies» à cause de leur incohérence. La refonte du système éducatif de 2004 se voulait une révolution visant l’édification d'un système éducatif cohérent et performant en vue de permettre à la société algérienne de faire face aux multiples défis du 21ème siècle, en réalisant les conditions scientifiques et technologiques susceptibles de lui garantir un développement durable. Le nouveau programme de l’enseignement du français au secondaire algérien s’inscrit dans le cadre théorique de la didactique des langues étrangères qui sous-tend ses fondements théoriques du courant cognitiviste venu en réaction à l’arrière fond béhavioriste et particulièrement de la cognition située, du socio-constructivisme et de la linguistique de l’énonciation. Les implications méthodologiques qui en découlent, supposent des actions pédagogiques essentiellement issues des approches communicatives, des approches par les compétences, de la pédagogie de l’intégration d’où les notions de transfert et de pédagogie différenciée. Les pratiques d’évaluation doivent se conformer également à cette logique et doivent viser l’évaluation des compétences. Trois modalités permettent de le faire dans la perspective d’un apprentissage efficace: il s’agit de l’évaluation diagnostique, la formative ou formatrice et l’évaluation sommative faisant ainsi référence aux travaux récents sur la métacognition et la remédiation cognitive. Pour décider de son action pédagogique, l’enseignant, élément central de la réforme, est dans la nécessité de s’approprier, en plus de son savoir disciplinaire et de son savoir d’expérience, des connaissances curriculaires, scientifiques et pédagogiques sur le nouveau programme qu’il devra mettre en pratique. Savoirs sans lesquels, on ne peut décider de la validité de ses représentations. Tout élément théorique ou méthodologique nouveau, va lui permettre de changer ses représentations sur la rénovation et de s’y adapter en modifiant ses démarches et pratiques dans la classe. La formation est incontournable. Néanmoins, si on n’ajuste pas les stratégies de formation et ses modes d’action, elle n’atteindra jamais le dispositif d’enseignants en activité. La présente étude vise à travers plusieurs moyens d’investigation du sujet sur le terrain à montrer qu’après plusieurs années de l’instauration de la réforme, les enseignants ne sont pas dans l’esprit de cette dernière, faute de planification sérieuse de la formation. Subséquemment, le niveau des élèves continue à baisser et la société continue elle aussi à blâmer sévèrement l’école et surtout l’enseignant.