Apport de l'expression immunohistochimique de P63 et P40 au diagnostic des cancers pulmonaires de type épidermoïde

Abstract

Le cancer du poumon est le troisième cancer le plus répandu dans le monde. La distinction du carcinome épidermoïde pulmonaire (SCC) est très importante dans la gestion du traitement. Des études récentes ont montré que le P40 est hautement spécifique pour les cellules squameuses et qu’il est mieux que le P63 pour le diagnostic du SCC. L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques cliniques et épidémiologiques des patients atteints de SCC et d'évaluer l'utilisation du marquage immunhistochimique de P40 dans le diagnostic du SCC et son potentiel pour remplacer l'anticorps P63 actuel comme le meilleur marqueur squameux immunhistochimique. Afin d’atteindre cet objectif, des études rétrospective et prospective ont été effectuées sur des patients atteints de SCC. L’étude rétrospective a ciblé les patients atteints de cancer du poumon non métastatique confirmées histologiquement, durant la période comprise entre 2016 et 2019. D’autre part, l’analyse anatomopathologique a été faite prospectivement sur dix cas de cancer pulmonaire, entre décembre 2019 et août 2020. L’expression de P63 et P40 a été évaluée par la technique d’immunohistochimie. Au total 135 cas de carcinome épidermoïde ont été recensés. Les résultats de l’étude rétrospective révèlent une prédominance masculine chez toutes les catégories d’âge avec une fréquence maximale chez les personnes âgées plus de 60 ans (33.3 %). L’âge moyen des patients était de 65.68 ± 11.81 ans. La plupart des cas étaient asymptomatiques (63 %). La manifestation clinique la plus fréquente était la toux notée chez 30,3 % des cas. La localisation tumorale la plus répandue était au niveau du poumon droit caractérisant 57 % des cas. Les SCC moyennement différenciés et le sous type « kératinisant » étaient les plus fréquents chez respectivement, 37 % et 34.8 % des cas. 19.3 % de nos patients étaient des fumeurs. Les résultats de l’immunohistochimie réalisée sur 10 cas ont montré un marquage positif chez 100 % des cas au moyen de P40, tandis qu’un marquage positif a été noté chez 80 % des cas, via le P63. En conclusion, les résultats obtenus confirment d’une part la fiabilité du P40 dans la distinction du SCC pulmonaire par rapport au P63 et d’autre part, démontrent son implication dans le processus oncogénique du SCC.