Les Industries agroalimentaire (IAA) en Algérie et le développement durable (cas de l'industrie laitière dans la région de la Mitidja)

Abstract

Le développement durable est une préoccupation qui touche toutes les activités humaines – et le secteur agroalimentaire ne fait pas exception. La viabilité de ce secteur est conditionnée par nos modes de production et de consommation alimentaires et par toutes les étapes intermédiaires menant de l’une à l’autre. Il est confronté à des difficultés croissantes pour parvenir à assurer une alimentation saine et sûre tout en atténuant son impact sur l’environnement, au plan local – à travers la pollution et le gâchis des ressources naturelles dont l’eau ou la perte de biodiversité – comme à l’échelle planétaire – à travers les émissions de gaz à effets de serre (GES). Dans un contexte de raréfaction des ressources naturelles et énergétiques et d’objectifs de diminution des externalités négatives de ces activités, le problème posé aux acteurs du secteur agroalimentaire est d’élaborer des démarches de développement durable (DD) à forte efficacité et de disposer des outils d’évaluation visant à l’amélioration continue. Le secteur des Industries agroalimentaires (IAA) représente non seulement un gisement important d’économie des ressources, mais également une occasion de protéger l’environnement en réduisant les impacts négatifs. L’objectif de l’étude est de réaliser une action démonstrative prouvant la faisabilité de l’introduction de la démarche DD dans le secteur agroalimentaire en Algérie, et de contribuer à la généralisation des bonnes pratiques dans la production, la gestion des rejets et les comportements des acteurs, et enfin, favoriser la mise en application des normes réglementaires. L’étude adoptera une approche participative qui vise à mettre en cohérence les efforts des parties prenantes. Pour les entreprises laitières, et particulièrement dans une économie en transition comme celle de l’Algérie, la bonne gestion des ressources naturelles et la matière première devient un enjeu réel surtout avec la rareté de certaines ressources comme l’eau et son impact environnemental et la hausse du prix de la matière première. Ainsi, la présente étude propose une exploration des approches de développement durable dans l’entreprise agroalimentaire. Partant d'une enquête auprès d'un échantillon de laiteries dans la région de Tiaret et la Mitidja, il ressort que le poids de cette démarche "soutenable" est vraiment négligeable par comparaison aux potentialités disponibles, mais son impact financière est important. L’analyse de ces pratiques au regard des travaux sur l’organisation ambidextre [1] illustre la possible conciliation d’impératifs dont les horizons temporels peuvent paraître paradoxaux. En recyclant les déchets et les eaux usées, on découple l’activité économique des ressources prélevées dans la nature. Les matières premières employées ne sont plus des matières premières "premières" ; ce sont des matières premières secondaires. Le réemploi donne des vies supplémentaires aux eaux usées et matières "usées". Mais il reste beaucoup à faire pour en exploiter tout le potentiel : Si ce que l’on croyait pléthorique se raréfie, ce que l’on regardait comme un déchet est devenu une ressource.