Résumé:
La recherche de la toxicité expérimentale des pesticides chez les mammifères non cibles est le sujet de plusieurs études récentes. L'acétamipride, de la famille des néonicotinoides, est un insecticide largement utilisé sur de nombreuses cultures agricoles en Algérie. Le présent travail a comme objectif de chercher les effets néfastes de deux doses de l'acétamipride appliquées en deux périodes différentes sur les reins qui constituent le 2ème site principal de détoxification des xénobiotiques et d'autres molécules.
Au cours de cette étude, 16 souris mâles sont répartis en trois groupes par période, le premier groupe représente les témoins qui reçoivent de l'eau distillée par voie orale tandis que les groupes 2 et 3 reçoivent l'acétamipride à raison de 1/2DL50 et 1/3DL50 respectivement par voie orale pendant 15 et 30 jours. A la fin de chaque période, les souris sont sacrifiées, les reins sont prélevés pour une étude histologique. Le sérum sanguin est utilisé pour le dosage de quelques paramètres rénaux y compris l'urée et la créatinine.
Les résultats obtenus montrent une évolution pondérale statistiquement non significative chez tous les groupes de souris. Le dosage biochimique montre une diminution statistiquement non significative des taux de l'urée sanguin chez tous les lots traités sauf le groupe administré par 1/3DL50 pendant 30 jours. La diminution reste statistiquement significative. Le dosage a présenté une diminution du taux de la créatinine chez les traités avec la 1/3DL50 pendant 15 jours et une augmentation chez les traités avec les doses pendant 30 jours. Les changements des taux restent statistiquement non significatifs. Toutefois, l'observation microscopique révèle des altérations au niveau du parenchyme rénal. Les effets histopathologiques se manifestent par des congestions sanguines, une dégénérescence de l'épithélium tubulaire avec des changements structuraux au niveau des glomérules. Ces multiples altérations semblent être accentuées en fonction de la dose administrée et de la période d'expérimentation. A l'issus de ces résultats, nous pouvons conclure que les doses choisies de l'acétamipride peuvent initier chez les souris mâles une toxicité rénale qui touche la structure et la fonction des reins. Cette toxicité est dose et période dépendante.
