Résumé:
Indissociable composant de la ville, l’espace commercial a de tout temps joué un rôle
fondamental dans la structuration du tissu urbain et contribué à sa dynamique. Au fil des siècles,
il se manifeste sous diverses formes et typologies.
Nés à Paris à la fin du XVIIIe siècle, les passages couverts et les Grands Magasins sont à
l’origine d’une réelle révolution dans la réflexion autour de la conception de l’espace commercial.
Objets d’un succès fulgurant, les Grands Magasins, répandus en Europe conformément au
modèle parisien, sont exportés en Algérie au début du XXe siècle.
Dans ce mémoire, nous tentons de mettre en évidence les conditions d’exportation de
cette typologie d’espaces commerciaux en Algérie, à travers l’étude du cas des « Galeries de
France » d’Alger.
La première manifestation des Grands Magasins en Algérie s’inscrit dans une ossature
commerciale algéroise faite de marchés couverts ou ouverts et d’échoppes en tous genres. La
création des « Galeries de France », sur l’axe très commerçant de la rue d’Isly, coïncide avec
l’adoption du style néo-mauresque comme style national, vecteur d’une identité algérienne.
Ce premier Grand Magasin se vêt d’un style néo-mauresque affirmé, tout en conservant
certains aspects du modèle parisien, notamment son fonctionnement. Néanmoins, d’autres
Grands Magasins qui ont suivi se présentent sous une architecture plus européenne.
Ce travail de recherche nous a permis de constater que l’adoption des Grands Magasins
en Algérie se conforme aux conditions socio-économiques et aux politiques gouvernementales
qui se reflètent sur le vocabulaire architectural et constructif employés.
