Résumé:
La chlamydiose abortive est une maladie largement répandue à travers le monde. Elle est causée essentiellement par Chlamydia abortus, bactérie à multiplication intracellulaire obligatoire, qui se transmet essentiellement par ingestion ou inhalation de matières infectées, causant principalement des avortements et des troubles de la reproduction chez les petits ruminants, accompagnés d’élimination de bactéries dans l’environnement, ce qui constitue aussi un risque pour la santé publique.
En Algérie, la situation épidémiologique est caractérisée par un manque d’informations relatives à cette maladie.
Notre travail a donc pour objectifs, de connaitre le statut sérologique, de détecter et de procéder au génotypage des souches circulantes responsables de la chlamydiose abortive, de les comparer aux souches de référence et enfin, de les cultiver sur les œufs embryonnés.
Afin de détecter la présence de ces bactéries, des sérums et des écouvillons vaginaux ont été collectés sur des brebis et des chèvres ayant avorté et mis-bas avec des antécédents d’avortements dans 35 cheptels répartis dans plusieurs régions du pays.
Au total, 226 prélèvements sanguins et 267 prélèvements vaginaux ont été collectés. Deux techniques de diagnostic ont été utilisées à savoir la technique ELISA indirecte et la PCR en temps réel. Ensuite, deux autres techniques (MLVA et MLST) ont été utilisées afin de procéder au génotypage et enfin, la mise en culture sur œufs embryonnés a été réalisée.
L’étude sérologique par la technique ELISA a montré que 15 des 226 échantillons de sérum soit (6.6 %) et 7 des 29 cheptels soit (24.1 %) étaient positifs.
Par la technique PCR en temps réel ciblant les Chlamydiaceae, 49 sur 267 soit (18.3%) des échantillons se sont révélés positifs. Ces quarante neuf (49) échantillons positifs ont été ré-analysés à l’aide des PCR en temps réel ciblant spécifiquement les espèces C. abortus et C. pecorum. Seize (16) échantillons soit (32.6 %) ont été typés comme appartenant à l’espèce C. abortus et 13 échantillons soit (26.5 %) ont été typés comme appartenant à l’espèce C. pecorum.
Un génotypage par MLVA a été réalisé pour les 16 échantillons appartenant à l’espèce C. abortus. Les résultats obtenus ont montré que 11 échantillons avaient le même profil et qu’ils étaient apparentés au génotype 2, génotype majoritairement observé parmi les souches françaises.
Par la technique MLST, 3 échantillons génotypés appartenant à l’espèce C. pecorum présentaient des séquences identiques et s’apparentaient au groupe des souches VB2, E58, AB10 et SBE, souches considérées comme étant fortement pathogènes. Un 4ème échantillon positif en C. pecorum a montré un profil MLST différent après un séquençage.
La mise en culture sur œufs embryonnés de 15 échantillons vaginaux positifs en PCR en temps réel, n’a pas aboutit à leur isolement.
Les résultats obtenus par les différentes techniques utilisées, confirment donc une implication des souches de C. abortus et C. pecorum dans les avortements des petits ruminants en Algérie.