Résumé:
L’objectif de ce travail est une contribution à la connaissance des graminées fourragères spontanées dominantes utilisées dans l’alimentation des animaux dans la plaine de la Mitidja. Dans une première expérience, un inventaire floristique, a montré l’existence de vingt espèces de graminées spontanées à caractère fourrager. A l’aide de leur taux de recouvrement (abondance-dominance) et de leur hauteur, les vingt espèces ont été scindées en onze espèces principales retenues pour un approfondissement des connaissances et neuf espèces secondaires non retenues. Les espèces principales sont Avena sterilis, Bromus madritensis, Bromus mollis, Bromus rigidus, Bromus squarossus, Dactylis glomerata, Hordeum murinum, Lolium multiflorum, Orysopsis miliacea, Phalaris brachystachis et Vulpia sicula. Les espèces secondaires sont Aegilops triuncialis, Avena alba, Brachypodium silvaticum, Brisa maxima, Brisa minor, Cynodon dactylon, Festuca caerulescens, Lagurus ovatus et Lamarckia aurea. Dans une deuxième expérience, la hauteur, le rapport feuilles/tiges, la composition chimique, la digestibilité in vitro, l’ingestibilité sur béliers, et les valeurs énergétiques et azotées des onze espèces principales ont été déterminés à cinq stades phénologiques (montaison, début épiaison, épiaison, floraison et grain laiteux). Lolium multiflorum, Avena sterilis, Bromus sp et Orysopsis miliacea sont les plus dominants avec une hauteur de 60 à 115 cm en fin de cycle. Le rapport feuilles/tiges diminue avec l’âge, plus rapidement avec les Bromus sp (de 1,83 à 0,20) et l’Orysopsis miliacea (de 1,52 à 0,35) et beaucoup moins rapidement avec les autres espèces (de 1,85 à 0,39).
Les teneurs en cellulose brute (CB) et en parois végétales (NDF et ADF) augmentent avec l’âge, alors que celles des matières azotées totales (MAT) diminuent chez toutes les espèces avec le vieillissement des plantes. Les teneurs en CB et en parois, sont généralement comparables entre les onze espèces au stade début épiaison et significativement différentes aux stades floraison et laiteux. Les teneurs en MAT sont
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significativement différentes aux stades début épiaison et épiaison en faveur du Dactylis glomerata, du Lolium multiflorum, de l’Hordeum murinum et de l’Orysopsis miliacea. La digestibilité in vitro de la MO des graminées est de 69,1 % ± 0,53 en début du cycle et de 60,2 % ± 0,50 en fin de cycle. Lolium multiflorum au stade épiaison, est le mieux ingéré (85,6 g MS/kg P0,75) et le moins encombrant (0,87 UEM) alors que Bromus Madritensis est le moins ingéré (48,3 g MS/kg P0,75) et le plus encombrant (1,55 UEM). Avec des valeurs énergétiques variant entre 0,66 et 0,85 UFL et, entre 0,57 et 0,79 UFV par kg de MS et des valeurs azotées variant entre 47,1 et 79,7 g de PDIN et entre 68,1 et 84,5 g de PDIE par kg de MS entre les stades montaison et floraison , les onze espèces se présentent comme des fourrages de bonne qualité dans les conditions d’alimentation des ruminants en Algérie. Dans une troisième expérience, les foins des graminées spontanées au stade épiaison, fanées au sol sous le soleil par beau temps pendant douze jours présentent des valeurs énergétiques de 0,63 à 0,74 UFL et 0,54 à 0,69 UFV par kg de MS et, des valeurs azotées de 40,8 à 61,6 g de PDIN et 65,6 à 75,7 g de PDIE par kg de MS. Le foin retourné tous les trois jours pendant la période de fanage, est mieux conservé. Il présente des teneurs en MAT plus élevée de 9,2 à 17,2 g/kg de MS et des valeurs en PDIN plus élevées de 2,0 à 11,1 g/kg de MS, que le foin non retourné. Dans une quatrième expérience, la composition chimique, les digestibilités in vitro de la MO et de la CB, les valeurs énergétiques et azotées d’un fourrage naturel en vert constitué de A. sterilis, B. madritensis, B. mollis, B. rigidus, H. murinum, L. multiflorum, O. miliacea et V. sicula ont été déterminées à quatre stades phénologiques (début épiaison, épiaison, floraison et grain laiteux). Les teneurs en éléments chimiques augmentent significativement du stade début épiaison au stade laiteux, de 2,1 points pour la MO, de 8,7 points pour la CB, de 10,8 points pour les parois totales et de 7,5 points pour la lignocellulose. Par contre, la teneur en MAT diminue de 2,1 points.
Les digestibilités in vitro de la MO et de la CB diminuent significativement du stade début épiaison au stade laiteux (respectivement de 10,9 et 10,4 points). Les 4 valeurs énergétiques passent de 0,78 à 0,60 UFL et de 0,72 à 0,54 UFV par kg de MS et les valeurs azotées de 64 à 44 g de PDIN et de 78 à 64 g de PDIE par kg de MS entre les stades début épiaison et laiteux. L’ingestibilité varie entre les stades phénologiques de 52,8 à 67 g MS/kg de poids métabolique. La valeur d’encombrement varie entre 1,12 et 1,42 UEM du stade début épiaison au stade laiteux. Les béliers ayant servi aux tests d’ingestibilité ont gagnés du poids variant entre 20 et 100 g/j.