Résumé:
L’avortement d’origine infectieuse ou parasitaire est caractérisé par des pertes économiques considérables qui sont représentées par le manque à gagner en production (perte de veau, de viande et de lait) d’une part et d’autre part par le risque qu’il peut avoir sur la santé publique par son impact zoonotique, comme la brucellose, la fièvre Q, l’Ehrlichiose. Dans cette thèse, deux études ont été effectuées, la première consiste à l’identification des tiques et leur relation avec les avortements chez les animaux domestiques, la seconde est l’étude des principales maladies vectorielles abortives en Algérie. La première étude a été réalisée dans la région d’Ouargla, afin d'identifier les tiques collectées sur 350 chameaux dont 179 femelles. Les résultats ont montré que 215 (61%) chameaux étaient infestés par des tiques, dont 137 (80%) et 78 (43%) étaient des mâles et des femelles, respectivement. Au total, 298 tiques ont été collectées et l'identification de leur espèce a révélé Hyalomma dromedarii (90%), Hyalomma impeltatum (5%) et, pour la première fois en Algérie, Amblyomma variegatum (2 %) et Rhipicephalus turanicus (1 %). H. dromedarii était le plus fréquent (p<0,001). La deuxième étude vise à étudier la prévalence de la théilériose, de la babésiose et de l'anaplasmose bovines, à évaluer les facteurs de risque et à estimer les pertes économiques. Cette enquête a été réalisée dans 55 élevages de bovins laitiers de la région de Médéa. Elle a porté sur 103 bovins. La théilériose, la babésiose et
l'anaplasmose ont été diagnostiquées respectivement chez 72 (69,90%), 21 (20,38%) et 10 (9,70%). Les bovins se sont révélés plus infectés par la théilériose (p<0,0001). Les bovins adultes et les femelles se sont avérés être les plus infectés par ces trois maladies (p<0,0001). Toutes les exploitations avaient des antécédents d'avortement et sur les 55 exploitations bovines, la théilériose, la babésiose et l'anaplasmose ont été diagnostiquées dans 55 (100%), 20 (36,36%) et 5 (9,09%) exploitations, respectivement. Les pertes
économiques dues aux traitements ont été évaluées à 7000 euros. La diminution de la production laitière a été estimée à 67 %, 33 % et 10 % pour les vaches atteintes respectivement de théilériose, de babésiose et d'anaplasmose. Un nombre total de 172 tiques a été collecté et quatre espèces de tiques ont été identifiées : Hyalomma scupense (48,25 %), Rhipicephalus bursa (26,74 %), Rhipicephalus annulatus (16,86 %) et
Haemaphysalis punctata (8,14 %). Cette étude a montré que la théilériose, la babésiose et l'anaplasmose chez les bovins étaient répandues dans la région de Médéa avec une prédominance de la théilériose.