Etude de l'ovulation et des caractéristiques ovariennes chez les lapines de population locale en fonction de la réceptivité sexuelle dans la région de la Mitidja

Abstract

Cette étude a pour premier objectif la caractérisation des performances de production de 83 élevages de lapin traditionnels couvrant les zones de la région de la Mitidja. Durant l’enquête, les élevages ayant 5 à 8 mères, ont été estimé entre 30 et 40 % pour toutes les wilayas à l’exception de Blida (17,64 %), plus de 9 femelles n’ont été observés que dans la wilaya d’Alger (21,11 %). L’âge dominant de la mise à la reproduction est de 5 mois dans les wilayas de Blida (47,05%), Ain Defla et Médéa (41,17 %), ainsi que la wilaya de Chlef où une égalité de proportion a été observée avec l’âge de 6 mois (37,50%). L’âge de 4 mois prédomine dans les wilayas d’Alger et Tipaza (47,37 et 50 % respectivement). Le nombre de 5 et plus de 5 mises bas par an prédomine dans toutes les wilayas. Bien qu’un pourcentage variant entre 11,76 et 26,31 de 2 à 4 mises-bas par an a été observé dans tous les élevages de la région. La dominance de taille de portée 6 à 10 petits par portée est présente dans les six wilayas. La taille de 5 est plus importante à Chlef (31,25%). La taille de 11 à 13 petits est supérieure dans la wilaya d’Alger (31,57%). La taille de 2 à 3 est légèrement supérieure à Tipaza (21,2 %) et Blida (17,6 %). La première expérience, ayant pour but le comportement des lapines locales et des changements anatomo-histologiques des ovaires et des cornes utérines au cours de la phase post partum (p.p), a été conduite sur un total de 20 femelles présentées aux mâles, dont huit femelles ont été gestantes. Après la mise bas, les femelles ont été sacrifiées à des intervalles de temps de 0h, 4h, 8h, 16h, 24h+4h, 24h+ 9 h, 24h+16 h et 48h. La durée totale de parturition, mesurée chez six lapines, a été de 10 à 15 minutes. Deux lapines ont, toutefois, présenté des durées de mise bas de 2 et 12 heures d’intervalle de temps. A 8 h p. p, les corps jaunes restent proéminents à la surface de l’ovaire. Ils diminuent à 16 h et sont remplacés par un large nombre de follicules. Deux lapines étaient pseudo gestantes à 16h et 40 h p.p. confirmé par la présence au niveau de l’endomètre utérin, de tissu déciduale et de cellules géantes. L’épithélium utérin est complètement dégénéré et sa régénérescence a commencé dès 8 huit p. p. et l’involution utérine a été complète à 48 heures p.p. La deuxième expérience a concerné l’étude de la dynamique de la croissance folliculaire, le taux d’ovulation, et le dénombrement de la population folliculaire, entre les femelles nullipares réceptives R+ et non réceptives R- ayant subi une saillie assistée (SA) entre le moment de la saillie et le moment de l’ovulation, sur un effectif de 57 lapines nullipares, âgées de 5 mois. 32 lapines R+ et 25 lapines R- SA ont été sacrifiées à différents stades 0, 1-2, 3-4, 5-6, 7-8, 9, 10 et 11-12 heures p.c. Dès 8h p.c. l’ovocyte est libre dans le liquide folliculaire et l’ovulation est observée à 10 h 30 min. Entre 10 et 12 h p.c. seulement 4 des six lapines R+ étudiées ont ovulé et ont montré un seul follicule rompu. Pour les femelles R- les ovocytes ont perdu leur forme sphérique et jusqu’à 12 h p.c., aucune ovulation n’a été observée. Dans la troisième expérience, nous avons abordé l’étude des caractéristiques (macro et microscopiques) des ovaires et des cornes utérines, les caractéristiques morphométriques des follicules antraux ainsi que le dosage du 17ß-œstradiol et de la progestérone de 0 à 14h p.c. Pour ce faire, 60 lapines ont été réparties en 3 lots homogènes de 20 lapines chacun, en fonction du test de présentation au mâle lot 1: R+, lot 2 : R- + SA et lot 3: R- +SA +0,2 ml GnRH. Des abattages ont été effectués à 0, 2, 6, 8, 10, 10h30, 11, 12, 13 et 14h p.c. Le nombre de follicules pré ovulatoires varie significativement en fonction de la réceptivité sexuelle (P< 0,05). Le nombre de follicules rompus diffère significativement en fonction du stade p.c. Les premières sont observées à 10h p.c. et le nombre de follicules rompus, augmente généralement pour atteindre un maximum à 14h p.c. Le diamètre des follicules antraux des femelles R- SA+GnRH est significativement plus élevé comparé (respectivement 567, 604 vs 722µm) aux lots 1 et 2 (+19% ; p<0,001). La concentration plasmatique de 17s-oestradiol (estimée en moyenne a 221pg/ml) est significativement influencée par la réceptivité. Les lapines RSA+ GnRH présentent une concentration plasmatique en 17s-oestradiol plus élevée en particulier avec les lapines R+ (+48% ; p<0,05) et ceci pratiquement tout au long de la période observée (0h a 14h p.c). La concentration plasmatique en progestérone (moyenne : 1,25 ng/ml), ne varie pas significativement en fonction de la réceptivité et / ou du traitement de GnRH. Entre 0h et 8h p.c, son taux moyen était de 2,12 ng/ml. Il subit une chute drastique au moment de l'ovulation (10h p.c) : 0,69 ng/ml.