Résumé:
Ce travail s’intéresse à la valorisation de deux plantes poussant à l’état spontané et appartenant à la famille des Myrtaceae : Myrtus communis L. et Myrtus nivellei Batt & Trab. Cette étude a été menée suivant deux stratégies complémentaires: la première est basée sur la multiplication in vitro de ces plantes, afin de comprendre leur comportement organogène et callogène, la deuxième est axée sur l’étude histo-anatomique et l’extraction des huiles essentielles et des concrètes alcooliques, à partir des feuilles et des baies, afin de rechercher leurs principaux constituants, et mettre en évidence leurs propriétés thérapeutiques et/ou toxiques. Cette initiative peut contribuer au développement durable de notre pays et apporter des preuves scientifiques sur leurs vertus en médecine traditionnelle. Les essais préliminaires de multiplication in vitro, nous ont permis de mettre en place un protocole standard pour la désinfection des graines. L’organogenèse à partir de vitro-semis a montré que le milieu de base MS supplémentés d’hormones de croissances, a permis le développement de plantules entières. Les essais de callogénèse ont révélé que les milieux contenant une balance hormonale équilibrée ont fourni des amas de cellules indifférenciées. Cependant, les explants des feuilles et des entre nœuds sont plus callogènes que les racines. L’étude histo-anatomique nous a permis de localiser les sites de sécrétion et de stockage de quelques métabolites au niveau des cals, des feuilles et des tiges. Cette étude a été complétée par un criblage phytochimique. L’examen histo-chimique a permis de recenser la présence tissulaire de plusieurs métabolites d’intérêt. L'analyse de la composition chimique des huiles essentielles extraites par hydrodistillation, a démontré la richesse de ces fractions volatiles étudiés en monoterpènes hydrocarbonés, à l’exception de l’huile essentielle des feuilles de l’espèce saharo-endémique M. nivellei, qui est dominée par les sesquiterpènes oxygénés. Les dosages chimiques par spectrophotométrie UV-visible ont révélé la présence de concentrations remarquables en polyphénols dans les extraits alcooliques des feuilles et des fruits, alors qu’ils sont faiblement présents dans ceux des cals. Les huiles essentielles extraites sont douées d’excellents effets anti-inflammatoires avec des pourcentages de réduction de l’œdème dépassant les 55%, et n’expriment aucune toxicité aiguë par voie orale. Les extraits alcooliques ont présenté, par contre, une toxicité orale pour les doses allant de 0,5 à 1 g/kg de poids corporel. L’étude de l’activité anti-microbienne a révélé une grande action inhibitrice des huiles essentielles étudiées sur la croissance des germes pathogènes et phyto-pathogènes, particulièrement contre les souches: Escherichia coli, Staphylococcus aureus et Staphylococcus epidermidis, qui se sont montrées les plus sensibles. Les crèmes hydrophiles formulées à base des huiles essentielles extraites, ont présenté une bonne stabilité physico-chimique et microbiologique ainsi qu’une excellente tolérance cutanée. Les crèmes dermiques préparées possèdent in vivo d’intéressantes propriétés cicatrisantes des plaies en spot pratiqués sur la peau des rats. L’activité anti-oxydante par le test DPPH a montré que les extraits éthanoliques des fruits et des feuilles exercent un pouvoir réducteur en tant que donneurs de protons H, cependant le test FRAP a confirmé l’impact des fractions volatiles en tant que donneurs d’électrons dans les réactions de réduction des ions instables.