Résumé:
L'objectif de notre travail est la mise en évidence des capacités antagonistes de deux souches de Pseudomonas fluorescence S20 et CHAO et de l'isolat fongique FO47 non pathogène Fusarium oxysporum vis-à-vis des agents phytopathogènes Fusarium oxysporum f.sp. Lycopersici et Fusarium oxysporum .f. sp. lini. Cette étude a été réalisée en trois parties principales : la première porte sur les activités antagonistes in vitro et in situ, la deuxième porte sur l’étude de l’ISR «induction la systémique de résistance chez la tomate» et la troisième s'intéresse à l'étude de la réceptivité du sol à la fusariose vasculaire de la tomate.
Les essais réalisés in vitro ont montré que nos antagonistes inhibent de façon significative la croissance mycélienne, la germination conidienne et l'élongation des tubes germinatifs des champignons phytopathogènes. Il a été constaté l'implication des effets d'antibiose ainsi que ceux de la compétition trophique. L'inhibition de ces paramètres vitaux, pour le développement des pathogènes, peuvent contribuer amplement dans la répression de ses capacités reproductives et infectieuses. Les interactions réalisées au niveau des plantes hôtes (essais in situ), avec l'application des antagonistes, ont permis de réduire de façon significative le développement des deux fusarioses qualitativement et quantitativement. Les taux d'infections ont régressé significativement par rapports aux témoins et la sévérité était faible. Dans quelques interactions il a été noté une inhibition totale de l'expression des maladies.
Les essais d'induction de la résistance systémique, chez la tomate vis-à-vis de Fusarium oxysporum f. sp. Lycopersici, ont permis de constater que l'application des antagonistes stimule les mécanismes naturels de défense de la plante, tout en excluant tout contact direct entre l'antagoniste et le pathogène en question.
L'équilibre microbiologique dans le sol, entre la population antagoniste et celle du pathogène, peut faire l'objet d'une modulation à travers des variations microbiologiques ou des additifs influençant directement ou indirectement le comportement métabolique microbien (métabolismes primaire et secondaire). Dans nos essais il a été noté l'effet positif ou négatif sur la population pathogène, exprimé à travers ses capacités infectieuses, en favorisant son développement ou celui des bactéries antagonistes en stimulant son activité métabolique secondaire (synthèse de Sidérophores).
Globalement, il a été constaté une diversité dans les mécanismes d'action (selon la nature fongique ou bactérienne de l'antagoniste), des intensités antagonistes fluctuantes selon les conditions expérimentales (sol désinfecté ou naturel) et selon les réactions de la plante hôte (tomate ou lin). A travers les résultats obtenus, les antagonistes peuvent agir de différentes manières: antibiose, compétition trophique et spatiale, induction de la résistance de la plante et inhibition du pathogène dans le sol.
