Résumé:
Klebsiella pneumoniae est parmi les germes responsables des infections nosocomiales sévères et difficiles à traiter. D’importantes épidémies sont causées par des souches résistantes à une large variété d’antibiotiques.
Notre travail s’inscrit dans le cadre d’une recherche fondamentale, concernant la pathogénicité et la réponse immunitaire au cours d’une infection par K. pneumoniae. Nous avons sélectionné 2 souches (Kpp2 et Kp653), isolées à partir de prélèvement de pus de patients cancéreux hospitalisés à l’hôpital Frantz-Fanon de Blida. L’identification bactérienne et les profils de résistance aux antibiotiques ont été réalisés par le service de microbiologie du même hôpital. Nous avons recherché sur le plan phénotypique la capsule, le phénotype d’hypermucoviscosité, la résistance au sérum et la formation de biofilm. Par ailleurs, nous avons réalisé un test de pathogénicité sur des souris BALB/C en utilisant une gamme de concentration bactérienne allant de 102 à 108 UFC.
Les résultats de l’antibiogramme ont révélé la production de β-lactamases à spectre étendu pour la Kpp2 (BLSE), alors que la souche Kp653 présentait le phénotype sauvage de résistance aux antibiotiques. La capsule était présente chez les 2 souches, le phénotype HMV ne concernait que la Kpp2, toutes les 2 étaient résistantes au système du complément et produisaient un biofilm sur une surface abiotique de moyenne intensité. Nous avons été dans l’incapacité de déterminer la DL50 des 2 souches sur modèle murin. La réponse immunitaire innée contre Klebsiella pneumoniae est caractérisée par des interactions cellulaires, mettant en jeu les monocytes/macrophages, les neutrophiles, les cellules lymphoïdes innées (ILC) et les lymphocytes T CD4+. L’efficacité de la réponse immunitaire contre K. pneumoniae dépend, fortement du profil de virulence et de résistance aux antibiotiques de cette bactérie.