Résumé:
Tout au long de la vie de l’organe dentaire, le tissu parodontal subit de constants remaniements d’origine fonctionnelle ou morphologique et afin de préserver la santé parodontale et maintenir la dent sur son arcade, un traitement mécanique, chirurgicale ou non chirurgicale, associé à la suppression des éléments iatrogènes et au respect de la fonction suffisent pour interrompre l’évolution de la maladie.
Une récession parodontale ou récession gingivale, plus couramment appelée déchaussement des dents, est une modification de la gencive au niveau du collet de la dent. Lors d'une récession, la gencive se rétracte, ce qui a pour conséquence que la racine se dénude, la gencive et l'os disparaissent pour mettre à nu la racine.
De nos jours, le recouvrement des récessions gingivales demeure une thématique très sollicitée pour des raisons physiologiques et surtout esthétiques. Le patient présente un ou plusieurs des signes suivants :
Un aspect inesthétique au sourire ou au rire, ou bien simplement une dénudation radiculaire visible au cours de l’élocution, ou encore non visible sauf en soulevant la lèvre mais qu’il considéré comme gênante esthétiquement.
La peur de perdre la ou les dents.
Une hyperesthésie radiculaire, provoquée en particulier par des stimuli thermiques ou par le contact, ainsi qu’une sensibilité gingivale au brossage ou à la mastication.
L’étiologie de la récession est considérée comme plurifactorielle, différents facteurs jouent chacun un rôle plus au moins grand, mais agissent en association, parmi ces facteurs on peut citer le brossage traumatogéne , il est largement reconnu comme facteur causal majeur ,l’effet néfaste de la brosse peut être expliqué soit par une pression trop importante, soit par l’emploi d’une brosse trop dure, soit par une trop grande fréquence de brossage, soit enfin par l’association de ces facteurs.
A noter que l’inflammation gingivale, les prothèses mal adaptées, frein a insertion haute, le tabac, et certaines habitudes nocives comme le piercing, se ronger les doigts, peuvent aussi provoquer l’apparition d’une récession.
On dénombre déférents types de récession, pouvant présenter pour chacune d’elles un stade pathologique plus ou moins avancé. Différentes classification ont ainsi été proposées dans la littérature afin d’apporter un éclaircissement sur la nature de ces lésions et leur pronostic de recouvrement. Miller propose une classification tenant compte de la perte gingivale et osseuse interdentaire, cette classification est actuellement la plus citée et suivie par différents auteurs car elle est basée aussi bien sur des considérations anatomiques que biologiques. Dans la classe I et II il n’y a pas perte tissulaire interdentaire, un recouvrement total est possible. Dans la classe III il y a perte de d’os interdentaire et le tissu gingival proximal est apical a la jonction amélo-cementaire, seul un recouvrement partiel peut être espéré. Tandis que dans la classe IV les tissus proximaux se situent au niveau de la base de la récession et celle-ci intéresse plus d’une face de la dent, dans ce cas aucun recouvrement n’est possible.
Nous constatons à la lumière de cette nouvelle classification, que le recouvrement de la récession n’est possible que si le tissu greffé ou déplacé bénéficie d’un support latéral de qualité, de part et d’autre de la dénudation. Il est important de consulter un dentiste pour obtenir un diagnostic de récession gingivale. Malheureusement, lorsque la gencive est dégradée par l’un ou l’autre des facteurs mentionnés ci-haut, il est impossible d’en renverser les effets, la récession gingivale est donc irréversible. Or, certains traitements dentaires peuvent permettre de freiner sa progression. Dans un premier temps, il faut
maintenir une hygiène buccodentaire adéquate, il est primordial d’adopter une bonne technique de brossage des dents, celui-ci doit se faire selon un mouvement circulaire, en partant de la base des dents, sous la gencive jusqu’au bas, une technique inadéquate, par exemple réalisée selon un mouvement de va-et-vient, risque d’endommager la gencive. Aussi c’est important d’utiliser une brosse à dents qui a des poils souples ou extra souples, et ce, pour éviter d’agresser la gencive.
Dans les cas avancés où l’inflammation est à l’origine du déchaussement des dents, un détartrage et un surfaçage radiculaire peuvent être envisagé afin de désinfecter les gencives et les racines des dents pour permettre à celles-ci de réadhérer ensemble.De nombreuses techniques chirurgicales ont été décrites pour le traitement des récessions dépendant surtout du niveau de cette récession, il existe des Techniques chirurgicales soustractives telles que la frénectomie et frénotomie qui correspondent à l’élimination chirurgicale totale ou partielle d’un frein y ‘compris son attache, et aussi la vestibuloplastie pour augmenter la profondeur vestibulaire. D’autres sont des techniques additives comme le lambeau déplacé coronairement qui consiste à déplacer en direction coronaire le tissu gingival présent apicalement au site à traiter, et aussi le lambeau déplacé latéralement qui est le déplacement latéral du tissu gingival adjacent à la récession. Ainsi que Les greffes libre conjonctifs et épithélio-conjonctif qui est un traitement vise à prélever un « morceau » de gencive au palais, qu’on vient suturer pour recouvrir la récession.
L’aménagement des tissus mous s’inscrit dans l’évolution esthétique de l’art dentaire de notre société : on parle de chirurgie plastique parodontale.