Résumé:
Les villes sahariennes subissent depuis des décennies un mouvement d’urbanisation massif,
générateur d’un conflit entre l’ancien et le récent ; autrement dit, un déséquilibre entre leurs
centres anciens et les nouvelles configurations périphériques qui en font des faits dominants des
mutations sociétales actuelles et contribuent à l’effacement graduel de leurs cachet oasien.
Timimoun, cette ville saharienne du Sud-Ouest Algérien se trouve confrontée aux mêmes
mutations mentionnées. Ceci est d’autant plus visible à travers la juxtaposition des trois tissus
contrastés et sans continuité morphologique : un tissu traditionnel – le Ksar – avec de hautes
valeurs patrimoniales, un village colonial à trame orthonormée et, enfin, un tissu postcolonial
périphérique émanant d’une croissance et un étalement urbain continus et effrénés sans relation
avec les formes préexistantes.
Il devient indispensable donc pour ces villes, et notamment Timimoun, de procéder à des
interventions de rééquilibrage entre leurs centres et périphéries, autant sur le plan morphologique
que fonctionnel. C’est aussi l’opportunité de se démarquer, de s’affirmer afin d’augmenter leur
attractivité tout en préservant, voir consolider leur image de marque qui se dissipe peu à peu.
Dans ce contexte, le franchissement urbain et entrées de ville retrouvent leur importance et
constituent un marqueur fort. L’entrée d’une ville assume la première impression et image qu’on
voudrait « présenter » aux visiteurs. Cela fait du Seuil de la ville un espace privilégié qui met en
scène le territoire et montre son authenticité. Dans ces conditions, les entrées de ville deviennent
de plus en plus représentatives de la ville de demain.
Dans ce travail, Notre objectif est de procéder au rééquilibrage entre centre et périphérie de la
ville de Timimoun à travers la requalification de son entrée en se référençant aux principes de
l’habiter Ksourien tout en favorisant la mixité sociale et fonctionnelle dans sa périphérie et créant
un cadre de vie de qualité, qui fera, nous l’espérons, une tache d’huile.