Caractérisation des germes d'origine bactérienne responsables des mammites bovines dans la région de Mitidja

Abstract

Les infections mammaires représentent en Algérie un fléau majeur de l'élevage bovin laitier, ayant un impact sur le plan économique et sanitaire. La présente étude a porté sur le dépistage mensuel et le diagnostic bactériologique des mammites, dans six (6) exploitations de bovins laitiers dans la région de la MITIDJA. Une série de quatre passages a été réalisée durant quatre mois successifs pour chacune des exploitations. L'anamnèse et l'examen clinique ont montré une prévalence de mammites cliniques de l'ordre de 18%, ce qui correspond à la moyenne de ce est qui retrouvé en élevage. Le dépistage par le test " Californian Mastitis Test " (CMT) a montré que 45,73% des vaches sont infectées (positive 1 fois), dont 18,18% sont durablement infectées (positive au moins 2 fois). Ces résultats sont considérés comme supérieurs à ce qui est unanimement reconnu (15 %), bien que nous considérions que nos résultats sont sous-estimés étant donné les conditions d'élevage des exploitations étudiées. L'étude bactériologique de 117 quartiers atteints de mammite clinique a montré une nette prédominance des Staphylococcus aureus (34,64 %), ce qui montre que le réservoir mammaire joue ici un rôle important. L'hypothèse d'une résistance de nos vaches aux mammites d'environnement reste à vérifier. L'étude bactériologique de 241 quartiers positifs par CMT a montré une proportion plus variée de germes de réservoir mammaire et d'environnement. L'identification biochimique a montré que 100% des Staphylocoques à Coagulasse Positive correspondent à Saures et que la répartition des Staphylocoques à Coagulasse Négative révèle une importance de: 35,63% S epidermidis, 24,66% S xylosus et de 16,43% S saprophyticus, 12,33% S hominis. Ces germes contribuent au maintien d'une concentration cellulaire élevée et persistante dans la mamelle. L'antibiogramme réalisé sur 81 souches bactériennes a montré des résistances à la pénicilline (67 %), tétracyclines (74%), l'acide fusidique (43%), l'oxacilline (08 %). Ces résultats montrent qu'en santé publique, la situation n'est pas alarmante mais reste à surveiller, notamment en ce qui concerne la résistance vis à vis de l'oxacilline, étant donné sa récente commercialisation sous forme d'infusion intra mammaire. En médecine vétérinaire par contre, les résultats obtenus peuvent expliquer les échecs thérapeutiques rencontrés sur le terrain ainsi que les pratiques d'automédication constatées auprès des éleveurs.