Résumé:
L’ADN peut être dégradé après une certaine période de conservation. Cette dégradation est peut être due à la qualité de l’échantillon ou à des conditions environnementales.
Une étude a été réalisée au sein du laboratoire de l’identification génétique de l’institut national de criminologie et de criminalistique de Bouchaoui afin de suivre l’évolution de la quantité d’ADN au fil du temps, des quantifications ont été réalisées sur une série d’échantillons par une technique simple et précise qui est la PCR en temps réel.
Pour cette étude 37 échantillons de sources différentes ont été choisis. Ces échantillons ont tous été extraits par la méthode chelex® 12 échantillons ont été conservés durant un mois à
4˚C et 25 échantillons préalablement extraits dont 14 conservés durant une année et 11 conservés durant six 6 mois à -20˚C ont également été exploités afin d’évaluer les quantités d’ADN récupérées en utilisant une RT-PCR.
Les résultats que nous avons obtenus ont été valorisés par une étude statistique, Les variations temporelles ont été analysées par ANOVA à mesures répétées sur les 5 périodes ou ANOVA de Friedman à mesures répétées lors d’écarts à la normalité. Lorsque les différences ont été significatives, les échantillons correspondants ont été mis en évidence par des tests de Tukey HSD
Les résultats obtenus montrent qu’après la conservation de l’ADN extrait par la méthode Chelex® à une température adéquate la quantité d’ADN pour les 12 échantillons conservés 1 mois reste comparable, où la moyenne de la quantité d’ADN pour l’échantillon de sang est passée de 0,062 ng/µl à 0,096 ng/µl et celle de l’échantillon traces de contact est passée de
0,055 ng/µl à 0,098 ng/µl sauf pour l’échantillon de salive où nous avons obtenu une augmentation de la quantité d’ADN où la moyenne de la quantité d’ADN est passée de 5,36 ng/µl à 12,43 ng/µl. De même pour les échantillons conservés 6 mois les quantités d’ADN restent comparables où la moyenne de la quantité d’ADN pour l’échantillon de sang est passée de 0,61 ng/µl à 0,79 ng/µl et celle de l’échantillon traces de contact est passée de 0,26 ng/µl à 0,31 ng/µl. Par contre pour les échantillons conservés 1 année il y’a eu une perte très significative où la moyenne de la quantité d’ADN pour les prélèvements sang est passée de
0,76 ng/µl à 0,35 ng/µl, de 41 ng/µl à 23,87 ng/µl pour les prélèvements ongles et de 220 ng/µl à 154,9 ng/µl pour les prélèvements muscle.
La méthode Chelex® semble donc intéressante pour l’extraction d’ADN puisqu’elle permet sous des conditions de conservation adéquate le maintient d’une concentration d’ADN minimum exploitable dans le cadre d’analyses médico-légales.