Résumé:
Introduction : Le cancer de sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes
dans le monde, Son incidence ne cesse d’augmenter mais la mortalité a
considérablement diminué, grâce à la progression des différents traitements
anticancéreux.
Cependant, ces traitements peuvent provoquer des effets secondaires à court et à
long terme qui peuvent, dans certains cas, menacer le pronostic vital. La toxicité
cardiaque est l'un des effets secondaires les plus importants que peuvent
développer les patientes qui suivent un traitement pour le cancer du sein. Il est
donc important d'identifier les sujets à haut risque.
Objectif : Déterminer l’incidence de la cardiotoxicité selon les recommandations
chez les patientes atteintes de cancer de sein, et identifier les facteurs prédictifs
de sa survenue.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude cohorte, rétrospective, portant sur 58
patientes atteintes de cancer de sein, menée entre Janvier 2021 et Mai 2021, au
niveau de service de médecine interne et de cardiologie du CHU Frantz Fanon de
Blida. Une fiche d’exploitation a été établie pour le recueil des données. Ont été
exclues les patientes atteintes d'un cancer autre que le cancer de sein, les patientes
atteintes d'une maladie coronarienne et les patientes n'ayant pas subi d'évaluation
pré ou post-thérapeutique. L’échocardiographie, l’électrocardiogramme ainsi que
la mesure des chiffres tensionnels ont été utilisées pour poser le diagnostic des
cardio-toxicités.
Résultats : 37,04% des patientes avaient développé des complications cardiaques
secondaires à une cardiotoxicité aux médicaments anticancéreux, dont 7,41%
présentaient une défaillance cardiaque échocardiographique avec une
détérioration de la FEVG supérieur à 10%, 14.81% avaient développé une
tachycardie et 18.52% un allongement du segment QT. Les facteurs prédictifs
étaient un IMC inférieur à 25 kg/m² et un âge supérieur à 65 ans.
Conclusion : Ces premiers résultats montrent la fréquence élevée des
complications cardiaques chez les patientes atteintes de cancer de seins et traitées
par chimiothérapie. D’autres études sont nécessaires afin de développer les
connaissances dans ce domaine et d’homogénéiser les pratiques autour de
recommandations à plus haut niveau de preuve. Ces efforts permettront
d’améliorer la qualité de vie et la survie des patientes traitées pour un cancer de
sein.
