Résumé:
La relation entre les indicateurs du statut énergétique et la reprise de l’activité ovarienne post-partum (p.p) a été étudiée chez 34 vaches laitières (VL) dans l’Est Algérien. Les VL étudiées sont réparties sur deux troupeaux sis à El-Taref (ferme A) et Constantine (ferme B). La notation de l’état corporel (BCS) à la fin de la période de tarissement (T) et à 15, 30 et 50 jours (j) p.p, et le dosage des corps cétoniques (ß-hydroxybutyrate ‘‘BHB’’ sérique et acétoacétate ‘‘AcAc’’ du lait), du cholestérol total sérique à 15, 30 et 50 j p.p, et du glucose sérique à 50 j p.p ont été réalisés. Par ailleurs, le dosage de progestérone (P4) sérique, l’examen gynécologique et la survenue de la première chaleur p.p reportée ont servi à déterminer la reprise de l’activité ovarienne p.p. Les VL ont été classées en fonction de leur taux de P4, supérieur ou inférieur à 1 ng/ml durant les 50 j p.p, en deux groupes, le groupe RP comprenant les VL ayant repris précocement leur activité ovarienne p.p et le groupe RTN comprenant les VL ayant repris tardivement ou pas leurs activité ovarienne p.p, respectivement. Le pourcentage de groupe RP obtenu (57,6 %) s’éloigne de l'objectif recherché dans un élevage laitier (82 %), traduisant un retard de la reprise de l’activité ovarienne p.p. Le BCS peripartum et le profil métabolique p.p ne diffèrent pas significativement entre groupes (corrélation non significative, p > 0,05), seul le taux de BHB sérique relevé à j 50 (r = 0,51 ; p = 0,013) était significativement plus élevé dans le groupe RP que dans le groupe RTN mais à l’intérieur des limites admises. Le BHB semble à ce moment plus impliqué comme substrat énergétique chez les VL présentant un allongement de l’intervalle vêlage – 1ère ovulation p.p, ce qui pourrait ainsi refléter l’effet d’un statut énergétique plus déficitaire chez ces dernières. La reprise de l’activité ovarienne p.p semble être significativement influencée par ailleurs par la parité (r = 0,46 ; p = 0,026) et les conditions d'élevage (r = -0,49 ; p = 0,018). L'usage des indicateurs biochimiques ainsi que le BCS, pour contrôler le statut énergétique, et donc pour suivre la reprise de l'activité ovarienne des VL en p.p, se révèle avoir un intérêt particulier.