Résumé:
Récemment, une approche analytique générale du pouvoir d'arrêt électronique
des ions lourds dans la matière pour des énergies non relativistes a été publié dans le
prestigieux journal de physique « PhysicsLetters A 2020 » [Gue-2020]. Cette approche
qu’on appelle « modèle de Bohr réajusté » est fondée sur la combinaison de deux
approches via un concept probabiliste. Dans cette approche les collisions lointaines
sont traitées par le modèle de Firsov et les collisions proches sont traitées par le
modèle de Bohr. Nous avons appliqué ce modèle aux couples ion-cible suivants :
16
O−
12
C,
12
C−
12
C,
35
Cl−
12
C,
84
Kr−
20
Ne,
84
Kr−
28
Si
84
Kr−
27
A et
56
Fe−
28
Si.
Les résultats obtenus ont été comparés avec les modèles de Bethe, Bohr, Firsov,
les données expérimentales existantes [AIEA-2022], et les valeurs obtenues par le
code semi-empirique SRIM-2013. Cette comparaison nous a permis de voir que les
modèles théoriques du pouvoir d’arrêt électronique sont valables uniquement sur une
gamme d’énergies (soit à basses vitesses, tel est le cas de Firsov [Fir-1958], soit à
hautes vitesses, tel est le cas de Bohr et de Bethe [Boh-1913, Bet-1930]). Par contre le
modèle de Bohr réajusté reproduit bien la forme du pouvoir d’arrêt électronique dans
les trois régions (haute vitesse, faible vitesse et vitesse intermédiaire) et reproduit
pratiquement les données expérimentales des deux zones hautes et basses vitesses.
Aux vitesses intermédiaires, nous avons constaté que les valeurs calculées par le
modèle de Bohr réajusté sont nettement supérieures aux données expérimentales
(16%-50%). Cette déviation dans la zone intermédiaire est interprétée par le fait que le
terme négatif de recouvrement a été négligé.
Enfin, à la lumière des aspects comparatifs observés, l'approche de Bohr
réajusté peut être améliorée en introduisant le terme de recouvrement ou en
améliorant les probabilités P
H
ou P
L
ou en modifiant le modèle de Firsov.