Résumé:
De par sa fréquence et sa gravité, le cancer colorectal (CCR) constitue un problème
majeur de santé publique, affectant toutes les populations sans aucun discernement. Ce type de
cancers est classé en 2ème position en Algérie avec un taux annuel de 6000 nouveaux cas.
Ce travail avait pour objectif principal d’étudier le profil d’expression de la Galectine
3(GAL-3) et la Mucine 1 (MUC-1) chez les patients atteints du cancer colorectal. D’autre part, ce
travail visait à estimer la fréquence du cancer colorectal au sein du service d’anatomie
pathologique du CHU Isaad Hassani de Beni Messous, dans le but de faire ressortir les
particularités épidémiologiques et clinico- anatomopathologiques de ce type de cancers.
Une enquête rétrospective a été effectuée sur les patients atteints de cancer colorectal,
recensés dans le laboratoire d'anatomie pathologique de Beni Messous, durant la période
comprise entre le 1er Janvier 2019 et le 10 Avril 2022. De plus, une étude anatomopathologique a
été faite prospectivement sur 5 cas via une analyse histologique et immunohistochimique au
moyen de deux anticorps monoclonaux à savoir : l’anti-GAL-3 et l’anti-MUC-1.
Au total 188 cas de cancer colorectal ont été enregistrés. L’âge moyen des patients était de
60.44 ± 14.69 ans, avec une prédominance masculine de 55 %. Le sex-ratio (H/F) était de 1,23.
La localisation tumorale la plus répandue était le colon droit caractérisant 51 % des cas, avec une
prédominance de l’adénocarcinome bien différencié noté chez 54 % des cas. De plus l’étude
rétrospective révèle une surexpression de GAL-3 chez 2% des cas, tandis que la MUC-1 était
surexprimée chez uniquement 0.5% des cas. La majorité des patients (60 %) ont bénéficié de
plusieurs cures de chimiothérapie et /ou radiothérapie. D’autre part, l’analyse
immunohistochimique des cas étudiés prospectivement, nous a permis de mettre en évidence 3
cas surexprimant la GAL- 3 et un autre cas surexprimant, à la fois la GAL-3 et la MUC-1.
Au terme de notre étude, il en ressort que les cancers colorectaux sont fréquemment
diagnostiqués au sein du service d’anatomie pathologique du CHU de Beni Messous. De plus, ce
travail a pu mettre en évidence quelques particularités épidémiologiques et clinicoanatomopathologiques
du cancer colorectal. En revanche, il serait très remarquable de poursuivre
cette étude, en augmentant le nombre des échantillons étudiés pour avoir des résultats plus
significatifs. Il serait également très intéressant d’utiliser des outils moléculaires plus performants
afin d’identifier de nouveaux marqueurs d’intérêt diagnostique, pronostique voire même
thérapeutique