Résumé:
Les mammifères vivant en zones arides constituent de bons modèles expérimentaux, pour
l’étude des mécanismes développés, permettant leurs survies aux conditions de leur
environnement, ainsi ces animaux peuvent répondre aux facteurs externes et internes par des
variations de leur activité corticosurrénalienne. L’objectif de notre étude, consiste à la mise en
évidence des effets de ces facteurs endogènes et éxogènes à savoir la lumière du jour et la
photopériode saisonnière sur la corticosurrénale. Pour cela, une investigation est conduite sur
27 béliers de race Ouled Djellal et 28 béliers D’man adultes élevés dans la bergerie de la
station expérimentale d'El-Meniaa (30° 34' N, 02° 52' E), soumis aux conditions de
température et de lumière naturelles.
L’étude de la corticosurrénale comporte trois techniques ; 1)- la qPCR Syber Green
réalisée sur des fragments de la corticosurrénale pour l’évaluation de l’expression des gènes
de contrôle de la biosynthèse et de la rythmicité du cortisol, 2)- la technique histomorphométrique
réalisée sur des surrénales fixées dans le Bouin Aqueux permettant les
mesures des épaisseurs tissulaires et les surfaces cellulaires et nucléaires, 3)- la technique
radio-immunologique (RIA) permettant l’évaluation de l’activité glucocorticoïde.
Les résultats obtenus montrent une expression rythmique des gènes étudiés, qui se
manifeste par une forte expression de : Clock, Bmal1, 3βhsd et Star pendant la phase nocturne
et une importante expression de Per2 et de Reveb pendant la phase diurne. Les résultats
morphométriques rapportent : Des variations de l’épaisseur de la corticosurrénale qui se
trouve plus développée en phase claire qu’en phase sombre pour l’ensemble des équinoxes et
solstices. Le cortex surrénalien présente aussi des variations morphométriques au cours de
l’année caractérisées par : un maximum en été/printemps et un minimum en hiver/automne
chez les deux races ovines D’Man et Ouled Djellal. En outre, l’activité glucocorticoïde est
caractérisée par un rythme saisonnier : important à l’équinoxe du printemps pour la race
Ouled Djellal et au solstice d’été pour la race D’Man et se trouve faible au solstice d’hiver
chez les deux races. Il est remarquable de constater que l’activité glucocorticoïde de la
surrénale du bélier Ouled Djellal demeure significativement importante par rapport à celle du
bélier D’Man au cours de toutes les saisons. Même chose, est rapportée pour le volume
corticale, la fasciculaire ainsi que la surface de la cellule fasciculaire se trouvent
significativement plus importants chez la race Ouled Djellal par rapport à la race D’Man au
cours du nycthémère et de la saison. Enfin, nous rapportons l’existence de corrélations
significatives entre le facteur externe, l’expression génique, la structure surrénalienne et
l’activité glucocorticoïde de la surrénale.
A partir de ces résultats, il semble que l’intensité lumineuse et la photopériode ont un
puissant effet sur la synchronisation des gènes exprimés au niveau de la corticosurrénale, qui
se manifeste par des changements de l’aspect histologique de la surrénale et de son activité
glucocorticoïde.