Résumé:
Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie auto-immune systémique complexe causée à la fois par des facteurs génétiques, endocriniens, immunologiques, et environnementaux. Le LES est caractérisé par des atteintes multi-viscérales, une rupture de tolérance vis-à-vis de l’antigène du soi, et une production accrue d'auto-anticorps. L’anomalie majeure en sérologie chez les patients est la production accrue d'interféron de type I (IFN-I), une cytokine ayant des effets stimulants puissants sur le système immunitaire.
L’analyse du génome et les études d’association chez des familles atteintes de LES ont mis en évidence des régions chromosomique hébergeant, potentiellement, des gènes de susceptibilité au LES. Cependant, le facteur régulateur de l’INF-I 5 (IRF5) sort comme le candidat idéal du fait de son implication dans la production de l’INF-I, cytokine grandement impliquée dans le développement de la pathologie.
L’objectif de cette étude est d’une part d’identifier par technologie TaqMan les fréquences alléliques et génotypiques du polymorphisme mono-nucléotidique (SNP) « rs752637 » du gène IRF5 en position -2716 chez 87 patients lupiques, 189 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) qui servent de contrôle, et 126 individus sains non apparentés à aucune maladie articulaire ni au LES. Et d’autre part de rechercher une corrélation entre ce SNP et la production d’auto-anticorps chez les patients lupiques en se basant sur leurs données sérologiques.
Les résultats de cette étude démontrent que dans ce polymorphisme, l’allèle C et le génotype « CC » sont plus fréquents à la fois chez la population lupique, et chez le groupe contrôle par rapport au groupe de sujets sains. Ce polymorphisme n’est donc pas spécifique au LES mais pourrait influencer le déterminisme génétique du lupus érythémateux systémique et de polyarthrite rhumatoïde. De plus, ce génotype et cet allèle sont retrouvés à la fois chez les patients lupiques producteurs et non producteurs d’auto-anticorps, signifiant ainsi qu’une corrélation positive entre ce polymorphisme et la production d’auto-anticorps ne peut être faite. Le génotype « CT » pourrait en revanche avoir une implication protective vis-à-vis de la progression et la sévérité de la maladie lupique, étant donné qu’il est plus fréquent chez les patients lupiques non producteurs d’auto-anticorps et chez le groupe des sains. Néanmoins, les conséquences possibles de ce polymorphisme mono-nucléotidique sur l'expression de l’IRF5, et son impact fonctionnel restent à élucider expérimentalement, afin d’améliorer les technologies de la « Médecine de précision ».
