Résumé:
L’artisanat est un héritage qui correspond au mode de vie d’une société à travers des
siècles. Il prend naissance dans des savoir-faire élémentaires qui utilisent des moyens et
des matériaux disponibles. Ces savoir-faire ont permis à l’homme de vivre dans des
différents environnements, même arides comme dans les oasis qui ponctuent le désert.
L’oasis est un contexte très limité en termes de matière première mais riche en patrimoine
artisanal dans différents domaines (agriculture, architecture…etc.). Avec l’avènement des
nouvelles alternatives de développement, cette richesse subit une forte dévalorisation. Le
phénomène touche entre autres domaines l’architecture dont l’artisanat est un des
éléments fondateurs. Il semble dès lors important de chercher comment revaloriser ce
patrimoine artisanal oasien.
Un Centre de l’artisanat oasien, qui met en valeur le produit artisanal, ancien et
contemporain, ainsi que le savoir-faire qui l’a sous-tendu, pourrait contribuer à préserver
les pratiques artisanales et les intégrer dans la pratique constructive. Nous avons choisi
d’ériger le projet dans le site hautement historique de Tabia à Timimoun. Il s’agit donc de
chercher comment revaloriser l’architecture à partir du patrimoine artisanal dans un
environnement à forte charge mémorielle.
Cette problématique a été développée en une série de questionnements qui touchent à
plusieurs aspects : compréhension générale, historique, législative, économique, sociale,
constructive, architecturale, fonctionnelle, spatiale, énergétique et environnementale.
Afin de parvenir à y répondre, nous avons utilisé plusieurs méthodes : recherche
bibliographique, investigation de terrain, analyse comparative, entretiens avec des
artisans de la région ... etc. Le traitement de ces différents aspects a permis d’élaborer les
fondements du projet architectural.
Le projet fait partie de quatre structures qui contribuent à la valorisation du patrimoine
culturel à Timimoun le Centre de l’artisanat oasien offre aux visiteurs des expositions
variées, des prestations gratuites ou payantes, l’accès aux différentes étapes de l’activité
artisanale. Cela se fait de l’intérieur comme de l’extérieur où la commercialisation
rappelle l’ancien marché de Tabia, lieu originel de l’établissement humain à Timimoun.
L’architecture tire son expression d’un effort d’élaboration d’un répertoire d’éléments
architectoniques innovés à partir du patrimoine artisanal. Le projet est conçu dans un
souci d’intégration au contexte constructif local et de respect des règles d’efficience
énergétique avec des mécanismes passif et actif, et dont une simulation contribue à en
vérifier la véracité.
Nous avons auparavant émis l’hypothèse que « Concevoir un projet architectural basé sur
l’art et le savoir-faire artisanal local permet au mieux de revaloriser le patrimoine artisanal
oasien du Gourara ». Le résultat a été de développer une architecture qui tire ses
d’attributs du contexte local et d’une innovation qui se ressource dans le patrimoine
artisanal. La consistance physique du projet va rendre ce patrimoine plus visible par sa
valorisation dans une nouvelle production et comme haut lieu de valorisation de ce même
patrimoine artisanal sur un site hautement historique. Nous estimons que tout cela
contribue à confirmer l’hypothèse. Cette manière de faire offre une nouvelle approche de
production architecturale qui tend à soutenir la conception par le ressourcement dans le
patrimoine.