Résumé:
L’objectif de notre étude, est de mettre en évidence le rôle de la lumière sur le fonctionnement corticosurrénalien. Pour cela, une investigation est conduite sur 24 béliers D’man adultes élevés dans la bergerie de la station expérimentale d'El-Méniaa (30° 34' Latitude Nord, 02° 52' Longitude Est, Altitude 379m), soumis aux conditions de température et de lumière naturelles.
Au cours des équinoxes et des solstices, des prélèvements sanguins sont réalisés chaque 4 heures durant le nycthémère ; les animaux sont ensuite sacrifiés. Les surrénales prélevées sont conservées dans le Bouin aqueux en vue de l’étude histomorphométrique. L’androsténedionémie est mesurée par technique radioimmunologique (RIA) utilisant l’androsténedione marquée à l’iode 125.
On note des variations de l’épaisseur de la corticosurrénale (légèrement plus développée en phase claire (0.44%, p=0.03) qu’en phase sombre) aussi bien aux équinoxes qu’aux solstices. Quant à la zone réticulée, elle se montre légèrement plus épaisse en phase obscure, excepté le printemps. Le cortex et la ZR présentent aussi une variation morphométrique, en relation avec la durée du jour ; caractérisée par: un maximum en été/printemps et un minimum en hiver/automne.
Le profil de sécrétion de l’androsténedione se caractérise par : des concentrations considérables en phase claire quoique, les pics de sécrétion sont décelés durant la phase sombre, sauf pour le solstice d’été. Le rythme saisonnier de l’activité sexocorticoïde se caractérise par un maximum en jours longs (été/printemps) et un minimum en jours courts (hiver/automne), suivant parfaitement les variations saisonnières de la morphométrie réticulaire. Enfin, nous rapportons l’existence de corrélations significatives entre la structure et l’activité de la ZR et de la ZF confirmant un déterminisme endogène commun: l’ACTH.
Au vu de ces résultats, il semble que la lumière journalière et saisonnière a un effet puissant sur la synchronisation de la corticosurrénale, se manifestant par des changements de l’aspect histologique de la surrénale et de son activité sécrétoire, ce qui serait un mécanisme d’adaptation du mouton D’man aux conditions environnementales.