Résumé:
Le lupus érythémateux systémique survient suite à une accélération d’apoptose et
libération des auto-antigènes qui sont à l’origine de l’activation des lymphocytes
auto-réactifs qui génèrent les effecteurs lésionnels responsables des manifestations
clinico-biologiques. Le présent travail a pour objectif de déterminer les
caractéristiques cliniques et le profil en auto-anticorps de 107 patients algériens
lupiques recrutés à l’unité d’immunologie de l’Hôpital Hassiba Benbouali de Blida.
Les auto-anticorps anti-nucléaires(AAN) sont recherchés par la technique
d’immunofluorescence indirecte sur frottis de cellules Hep-2 et les auto-anticorps
anti-ADNn (natif) par la technique d’immunofluorescence indirecte sur Crithidia
luciliae. La technique du dosage d'immunoabsorption par enzyme liée est utilisée
pour rechercher les auto-anticorps anti-nucléosome et les auto-anticorps anti
antigènes nucléaires extractibles (anti-ENA: anti-Sm, anti-Rnp, anti-SSA, anti-SSB,
anti-Scl-70, anti-Jo-1).
Les résultats obtenus montrent une nette prédominance féminine (103 femmes/4
hommes) avec un sexe ratio de 26/1. Les manifestations cliniques les plus
fréquentes sont les formes ostéo-articulaires retrouvées chez 81.13% des malades
suivies par l’atteinte cutanée, les avortements et l’atteinte rénale chez 41.90%,
38.88% et 36.79% des patients respectivement. Les anticorps anti-nucléaires sont
présents chez tous les patients. Alors que le pourcentage des auto-anticorps antinucléosomes,
des auto-anticorps anti-ADNn, des anti-Sm, des anti-RNP, des anti-
SSA, des anti-SSB, des anti-Scl-70 et des auto-anticorps anti-Jo-1 est variable :
82%, 49%, 35%, 47%, 57%, 23%, 5% et 3% respectivement. Notre étude a révélé
une fréquence élevée des auto-anticorps anti-nucléosome (82%) au moment du
diagnostic et une prédominance des auto-anticorps anti-SSA (57%) pour ce qui est
des Anti-ENA. Plusieurs associations sont retrouvées entre les différents autoanticorps
et entre les auto-anticorps et les formes ainsi que les signes cliniques.
D’après nos résultats, notre étude semble attribuer au lupus algérien un profil
immunophénotypique plus ou moins distinct.