Résumé:
Depuis plusieurs siècles et jusqu’à nos jours, le littoral constitue un lieu convoité,
façonné et apprécié. C’est une zone d’une intense activité économique et d’un fort
développement urbain. Cependant, cette situation le met en péril et fragilise de plus en plus
son écosystème malgré la promulgation des lois ‘littoral’ pour lui assurer un développement
équilibré. Les villes littorales souffrent de plusieurs problèmes d’aménagement
particulièrement les villes portuaires face aux conflits de leurs occupations et de leurs
usages. Il est courant que ces villes se retrouvent privées, tout ou en partie, de leur littoral
puisque le port nécessite cette zone. Il possède des infrastructures dangereuses ou privées,
une grande partie du port est interdite au public et il est très rare que nous s’aventurons
dans les parties autorisées pour visiter ou se promener. Le port est perçu comme un
obstacle entre la ville et la mer en éloignant la ville de son littoral. Le mouvement de
réaménagement des fronts d’eau s’est propagé depuis les années 50 dans les villes nordaméricaines
sous l’intitulé de ‘waterfronts revitalizations’ suite de la délocalisation des
anciens sites portuaires jugés inaptes et insuffisant pour répondre aux nouvelles exigences
du ‘gigantisme naval’ qui repose principalement sur la conteneurisation et le volume
d’échange en expansion sous l’ère de la ‘mondialisation’. La révolution industrielle est venue
enclencher la rupture entre la ville et le port appelé ‘clivage ville/port’, laissant de vastes
sites abandonnés et des bâtiments obsolètes. La reconquête de l’interface ville/port est un
sujet d’actualité pour les différents acteurs qui cherchent des modèles de réaménagement
les plus adapté à travers l’utilisation du bâtiment portuaire, mémoire du passé industriel,
comme outil urbain pour conférer à la ville un lien avec la mer. Cette question de
reconversion portuaire reste peu posée dans les villes portuaires algériennes. « Voir la mer
et ne pas y accéder. C’est le paradoxe d’Alger » (CLEMENT Pierre. 2011). Elle est privée
actuellement de toutes urbanités en front de mer. Cependant cette situation s’avère
temporaire, car la volonté de transformation du port d’Alger est exprimée par le PDAU
d’Alger (2009-2035).
Ce travail de recherche a pour objectif de diagnostiquer la problématique du clivage
ville/port à travers l’étude d’opérations de reconversions portuaires dans des villes
méditerranéennes pour voir quel type de reconversion pourra t-il rendre le port d’Alger un
espace ouvert, commun et continu à la ville mais aussi pour s’aligner au rang de ses
concurrentes mondiales.