Résumé:
Le lupus érythémateux systémique LES est considéré comme l’archétype de la maladie auto-immune non spécifique d’organe avec un tableau clinique très polymorphe.
Nous avons analysé les caractéristiques cliniques et le profil des auto-anticorps de 20 patients algériens récemment atteints d’un lupus érythémateux systémique (LES). Les anticorps antinucléaires (AAN) ont été recherchés par technique d’immunofluorescence indirecte, les anti-ADNn (natif) par la technique d’immunofluorescence indirecte sur crithidia luciliae; les anticorps anti-nucléosome, anti-C1q par la technique Eliza et anti-antigènes nucléaires extractibles (ou anti-ENA : anti-Sm, anti-RNP, anti-SSA, anti-SSB) par technique luminex. L’âge moyen de nos malades était de 32.5 ans et le sex-ratio F/M de 6. Les atteintes hématologiques (15 %), rhumatologiques (25 %) et cutanées (60%) ont été les manifestations cliniques initiales les plus fréquentes. 33% des malades avaient des néphropathies glomérulaires. Les AAN étaient positifs dans 100 % des cas, les antinucléosome, les anti-ADNn, les anti-C1q, les anti-Sm, les anti-RNP, les anti-SSA et les anti-SSB dans respectivement 27, 55, 37, 26, 21, 43 et 10 % des cas. La néphropathie lupique et l’activité de la maladie sont corrélées à la présence des anticorps anti-ADNn et antinucléosomes. Tout en confirmant le polymorphisme clinique du LES, notre étude met en évidence la fréquence élevée des antinucléosome au moment du diagnostic et la prédominance des anti-SSA pour ce qui est des anti-ENA.