Résumé:
La recherche de la toxicité d’un insecticide néonicotinoïde, imidaclopride
(IMI), chez les mammifères a fait l’objet de plusieurs études expérimentales. Notre
présent travail a comme objectif la recherche de la toxicité par voie orale
d’imidaclopride à raison de 1/85 et 1/120 DL50 mg/kg/j pendant 30 jours sur
l’aspect morphofonctionnel de la thyroïde et la structure ovarienne chez des rates
de souche Wistar.
Notre étude est portée sur 22 rates adultes réparties en trois groupes : un
groupe témoins (n=5), un groupe traité à 1/85 DL50 (5,18) mg/kg/j d’IMI (n=10) et
un autre groupe traité à 1/120 DL50 (3,67) mg/kg/j d’IMI (n=7). Après décapitation,
le sang recueilli est destiné aux dosages des hormones thyroïdiennes et de la
thyréostimuline par électrochimiluminescence, alors que les ovaires et la glande
thyroïde sont fixés dans du Bouin aqueux afin de réaliser une étude
histopathologique.
Le groupe traité à 1/85 DL50 d’IMI présente une diminution non significative
du taux de FT4. Les taux plasmatiques en FT3 et en TSH restent cependant
inchangés. L’étude histopathologique montre que l’organisation structurale du
parenchyme ovarien est préservée contrairement au parenchyme thyroïdien qui
présente d’importantes altérations chez toutes les rates traitées et plus
accentuées chez le groupe traité à 1/85 DL50: Rétrécissement folliculaire,
présence de follicules effondrés, disparition de colloïde ainsi que la présence de
cellules folliculaires squameuses. En se basant sur les résultats
histopathologiques révélés par les traitements à l’IMI, nous suggérons que la
toxicité par voie orale de l’IMI est dose-dépendante et diffère selon les tissus et
que la dose sans effet observable reste inférieure à 1/120 DL50 IMI (<3,67)
mg/kg/j.