Résumé:
Le tissu résidentiel colonial du 19ème siècle de la ville d'Alger se greffe en parfaite symbiose avec l'assiette sur laquelle il se déploie, alors qu'il est assez aise de constater que l'habitat postcolonial, dans sa majorité, s'est vu développé en produisant une ville éclatée et hypertrophiée.
En effet, bien que "l'immeuble de rapport" soit un modèle d'habitat d'importation coloniale découlant d'une culture de production architecturale enracinée dans la civilisation européenne, sa transposition et son évolution au sein de la ville d'Alger centre ont cependant procure une forme particulière à l'habitat collectif algérois du 19eme siècle au sien duquel il représente aujourd'hui, dans toutes ses figures, la principale composante du tissu résidentiel de la ville.
Si les ensembles immobiliers de cette période connaissent aujourd'hui un état de dégradation sans précédent, l'évolution typologique des immeubles d'habitation du 19ème siècle dans la partie d'Alger centre a pu générer un processus dans lequel se définissent des moments intéressants du type initial, procurant de nouvelles formes urbaines au tissu résidentiel.
A l'intérieur de ce processus, l'analyse des immeubles d'habitation représentatifs des différents moments évolutifs présupposés du tissu résidentiel colonial de19ème siecle permet ainsi de révéler les constances et les variations dans le comportement d'une typologie habitative vis-à-vis de la géographie et de la morphologie du site, ainsi que vis-à-vis des influences culturelles et architecturales locales.
Les considérations conclusives auxquelles renvoie la dite analyse portent sur la nécessite de prévoir des opérations de réhabilitation urbaine de ces ensembles d'habitations, mais aussi sur l'indispensabilité de revalorisation d'un patrimoine immobilier particulièrement intéressant et en dégradation constante, s'assumant comme un vecteur d'intervention privilégiant une conception des valeurs qui y sont consolidées : historiques, esthétiques, matérielles...