Résumé:
L’acromégalie est une maladie rare, habituellement en rapport avec une hypersécrétion d’hormone de croissance (GH) par un adénome hypophysaire de type somatotrope. Du fait de son début insidieux, l’acromégalie est souvent diagnostiquée avec retard, à un âge moyen de 40ans, devant un syndrome dysmorphique, lentement progressif, touchant surtout le visage et les extrémités. Cette maladie provoque plusieurs complications cardiovasculaires, métaboliques, respiratoires, articulaires et tumorales. Cette pathologie touche aussi la fertilité au raison du retentissement de la tumeur hypophysaire sur l’axe gonadotrope. Notre travail étant l’étude de l’incidence de la fertilité chez 35 patients acromégales du service d’endocrinologie de l’Hôpital Central de l’Armée (HCA) de Ain Naadja, avec pour but d’aborder l’aspect épidémiologique, clinique, ainsi que les complications qu’elle peut engendrer, afin de déterminer l’étiologie de cette maladie. Nous avons effectué une double étude : une étude rétrospective sur dossiers, et une étude prospective basée sur des dosages hormonaux (GH, IGF-1, PRL, LH, FSH, ACTH, TSH, FT4, oestradiol et testostérone), suivie d’une étude anatomo-pathologique des adénomes hypophysaires de trois patients ayant subi une ablation de la tumeur. Notre étude rétrospective a montré une incidence de 5/100000 habitants en 2008 avec une prédominance du sexe masculin et la tranche d’âge de 30 à 39ans. Les signes d’infertilité sont observés chez les deux sexes, avec prédominance de l’aménorrhée (28.57%), la perte de libido (21.42% chez les femmes et 38.09% chez les hommes) et l’impuissance (19.04%). Les taux hormonaux viennent confirmer le diagnostic, avec une baisse des hormones gonadiques (oestradiol et testostérone) et gonadotrophiques (FSH et LH) et la TSH et FT4 ; alors que les taux des autres hormones (GH, l’IGF-1 et la PRL) sont vus à la hausse indépendamment du sexe et de la taille des tumeurs. Par contre, l’ACTH et le cortisol restent dans les normes. La chirurgie a permis de rétablir ces taux est de revenir à des valeurs proches des normes requises. L’étude anatomo-pathologique nous a permis d’identifier le type cellulaire somato-mammotrope des trois tumeurs prélevées chez les trois patients par acte chirurgical