Résumé:
L’Algérie à travers son plan stratégique à l’horizon (2015-2035), ambitionne de faire de sa capitale une des vitrines et portes de l’Afrique. Elle prévoit de revitaliser sa ville selon quatre grandes orientations : (1) développement économique, compétitivité et emploi. (2) ouverture sur le monde et l’internationalisation. (3) cohésion territoriale, social et habitat. (4) l'environnement, protection et valorisation. La promenade de la baie d’Alger accueillera le long de son littoral divers projet d'extension et de renouvellement urbain à caractère touristique, culturel et de loisirs, notamment (les terrasses du port, les bains naturels de Bab El Oued, la promenade de la grande poste et de l’indépendance, le palais des sports, le musée de l’Afrique, etc.). Ces projets structurants offriront des espaces de rencontre, de partage, de loisir et contribueront à recréer le lien entre la ville et la mer. Néanmoins, les études sur le changement climatique et l’élévation du niveau des mers à l’échelle internationale et méditerranéenne ont mis en évidence la vulnérabilité des zones côtières et de nombreuses villes portuaires. En raison de leurs situations géographiques, elles seront exposées à des événements météorologiques extrêmes tels que
les submersions et les inondations. Alger, autant que ville côtière n’échappera pas à ce phénomène mondial.
L’élévation du niveau de la mer considérée comme l’une des conséquences du réchauffement climatique, est l’un des phénomènes le plus attendu du 21ème siècle. Alger devra faire face d’ici l’horizon 2030 en cas de tempête associée à un haut niveau des eaux à une surcote estimée à + 2,34 m pour un évènement à caractère exceptionnel selon l’étude
qui porte sur la vulnérabilité et l’adaptation de la Wilaya d’Alger au changement climatique et aux risques Naturels établis en 2013. Les projets structurants proposés dans le cadre du PDAU d’Alger horizon 2030 permettront à la capitale de réaliser ses ambitions d'être une éco-métropole moderne, mais ces derniers se situeront dans des zones soumises à des risques d’inondation due à l’élévation accélérée du niveau de la mer.
Cette étude évalue l'impact de l'élévation du niveau de la mer sur le centre de la capitale de l'Algérie, pour occurrence décennale et centennale. Basée sur une méthode permettant d'améliorer l'évaluation des niveaux extrêmes, en prenant en compte plusieurs paramètres notamment (la marée astronomique, la surcote des vagues, l'élévation due à une
diminution de la pression atmosphérique, et les scénarios d'élévation du niveau de la mer), calculés à partir de la formule de Hoozemans et al. (1993), superposés à un modèle II numérique de terrain (MNT) de 3 m de résolution, indispensable pour la délimitation des zones potentiellement submersibles.
Les résultats de cette recherche mettent en évidence la vulnérabilité du cas d’étude à une future élévation du niveau de la mer, et soulignent l’importance de développer des mesures d’adaptation en privilégiant des mesures douces ainsi que des mesures d’accompagnement. Cette étude est destinée à attirer l'attention des décideurs et des gestionnaires côtiers sur ce type de phénomène afin d’orienter et réajuster les aménagements futurs dans les zones les plus exposées, notamment la future reconversion du port d'Alger prévue en 2030 par le plan directeur d'aménagement et d'urbanisme.