Résumé:
La génotoxicité est la capacité de certains agents à induire des dommages à l’ADN pouvant conduire à des mutations. La transformation des cellules normales en cellules cancéreuses, caractérisées par une croissance cellulaire anormale et incontrôlée, peut découler de l’action d’agents génotoxiques.
Notre objectif était donc d’explorer et de comparer le potentiel génotoxique de certaines hormones impliquées dans la croissance, à savoir la somatropine et l’insuline.
Afin de répondre à notre objectif, nous avons réalisé dans un premier temps le test des micronoyaux sur quatre lots de souris NMRI. Chaque lot a reçu une substance d’essai : le cyclophosphamide (40mg/kg), la somatropine (80UI/kg), l’insuline (10UI/kg) et l’eau pour préparation injectable (0.20ml). La fréquence des érythrocytes immatures micronucléés a ensuite été mesurée sur la base de l’examen d’environ 1000 érythrocytes immatures par animal. Dans un deuxième temps, nous avons recherché par un test in silico les gènes liés aux voies métaboliques ciblées par la somatropine et leurs éventuelles mutations.
Les données obtenues montrent que la somatropine augmente significativement la fréquence d’apparition des érythrocytes immatures micronucléés dans le sang périphérique comparée au témoin négatif et à l’insuline. Les gènes SOCS1, SOCS2 et SOCS3 impliqués dans la synthèse, la sécrétion et l’action de la somatropine peuvent être sujets à plusieurs types de mutations et sont impliqués dans le développement de certains cancers.
En conclusion, les hormones impliquées dans la croissance cellulaire peuvent présenter des effets génotoxiques. Cependant, d’autres études sont nécessaires afin de mieux comprendre ce phénomène et de consolider les résultats obtenus
