Résumé:
L’acromégalie est une maladie rare, habituellement en rapport avec une hypersécrétion d’hormone de croissance (GH) par un adénome hypophysaire de type somatotrope. Son tableau clinique est marqué par les effets somatiques et métaboliques périphériques relatifs à la concentration accrue de la GH/IGF-1, par les complications locales de l’adénome hypophysaire et par les déficits hormonaux pouvant induire une infertilité du couple. Nous avons donc recherché l’impact des adénomes somatotropes sur la fertilité chez 40 patients acromégales suivis au niveau du service d’endocrinologie et de neurochirurgie de l’hôpital « Mohamed Lamine DEBAGHINE » de Bab El Oued. Nous avons abordé l’aspect épidémiologique, clinique ainsi que les complications de la maladie afin de déterminer l’étiologie de cette maladie. Nous avons effectué une double étude rétrospective sur dossiers et une étude prospective basée sur des dosages hormonaux (GH, IGF-1, PRL, LH, FSH, ACTH, TSH, FT4, oestradiol et testostérone) suivi d’une étude anatomo-pathologique des adénomes hypophysaire de cinq patients ayant subi une ablation de la tumeur, et ce au niveau du service d’anatomopathologie de l’hôpital « BOUNAÂMA Djilali » de Douéra. L’étude rétrospective a montré que les signes d’infertilité sont observés chez les femmes avec prédominance de galactorrhée et d’aménorrhée (21% et 17 % respectivement) alors que chez les hommes, il y a prédominance d’hypogonadisme hypogonadotrope, troubles érectiles et baisse de libido (25% et 10% respectivement). Les taux hormonaux viennent confirmer le diagnostic avec une baisse des hormones gonadiques (oestradiol et testostérone) et gonadotrophiques (FSH et LH). En revanche, les taux des autres hormones (GH, l’IGF-1 et la PRL) sont tous supérieur aux normes, et encore plus élevé chez les macro-adénomes par rapport aux micro-adénomes indépendamment du sexe. La neurochirurgie a permis de rétablir ces taux et de revenir ainsi à des valeurs proches des normes. L’étude anatomo-pathologique nous a permis d’identifier la présence d’adénome somatotrope avec un marquage positive de la GH. De plus, un adénome mixte a été observé avec un marquage positif à la GH et la prolactine.