Résumé:
Aujourd'hui, l'Algérie est dotée d'un remarquable patrimoine thermal, riche en sources d'eaux naturelles, marquant la plupart de ses villes et villages. Aux XIXe et XXe siècles, le thermalisme suscite déjà un plus grand attrait au sein des populations autochtones et étrangères. Au regard des nouvelles réglementations européennes portant sur l'amélioration des services hygiéniques, l'administration coloniale entame une large campagne de recensement et de mise à niveau des thermes et bains existants. Elle entreprend en parallèle la réalisation de nouvelles structures thermales à proximité d'anciennes sources naturelles. La mise en évidence de la dimension hygiénique, durant cette époque, a nécessité une orientation rapide vers l'adoption du thermalisme moderne.
Partant du postulat que le thermalisme est d'abord une forme de tourisme, la présente étude s'intéresse d'une manière particulière, aussi bien, au développement du thermalisme curatif en Europe et en Algérie dès le XIXe siècle, qu'au patrimoine de l'eau dont les sources sont considérées comme hauts lieux culturels et touristiques, aux vertus thérapeutiques. Ces derniers se présentent comme un pôle attractif aussi important que certaines grandes agglomérations locales.
La confrontation des documents d'archives inédits datant de la période coloniale et des investigations in situ, nous a permis d'apporter un éclairage sur l'état dans lequel fut trouvé ce patrimoine thermal au lendemain de la colonisation. Elle nous a amené aussi à mieux cerner les conditions de sa nouvelle exploitation. Par ailleurs, elle a contribué à faire le point sur le renouveau du thermalisme sous le prisme de l'hygiénisme et du tourisme de santé. En outre, une simulation numérique d'un cas d'étude a aidé à mesurer le confort thermique intérieur des bains thermaux, dans la perspective d'une utilisation adéquate des eaux thermales qui sont à proximité pour faire minimiser les émissions de gaz à effet de serre dans l'environnement.