Résumé:
L’étude se penche sur l'application de Lemna minor, dans le traitement des eaux usées générées
par l'industrie laitière par phytotechnologie. D'autre part, elle examine la possibilité d’utiliser ces
eaux usées pour l'irrigation, en évaluant leur impact sur la croissance du gazon Pennisetum
clandestinum.
Dans la première partie de l'étude, deux types d'effluents laitiers, à la fois réel et reconstitué,
dilués et non dilués, ont été soumis au traitement par phytotéchnologie.
Au cours de cette étude, nous avons évalué le changement des paramètres essentiels caractérisant le
niveau de pollution des effluents étudiés.
Les résultats ont démontré l'efficacité de L. minor pour éliminer des taux significatifs de
polluants présents, en particulier dans les effluents laitiers dilués, où elle a atteint des taux
d'élimination très importants, en particulier pour la demande chimique en oxygène (60%), l'azote
(65%) et le phosphore (87%). Des taux d'élimination moins importants mais tout de même
appréciables ont été obtenus pour la conductivité électrique et les matières en suspension. De plus,
un croissement important de la biomasse a été repéré, ce qui indique que les effluents laitiers dilués
constituent un environnement favorable pour L. minor.
La deuxième partie de l'étude a montré que les eaux usées laitières sont appropriées pour
l'irrigation du gazon P. clandestinum où les résultats observés confirment l'absence d'impact négatif
sur le développement des plantes étudiées. Nous avons même constaté que les plantes irriguées avec
les effluents laitiers ont présenté des indices de chlorophylle (43 U SPAD) et de surface foliaire
(4.81cm2
) plus élevés par rapport aux plantes témoins. Cependant, des taux plus élevés
d'accumulation de sucres solubles totaux (2.11µg/g MF) et de proline (0.022 µg/g MF) ont été
enregistrés dans les tissus foliaires, ce qui traduit un stress environnemental modéré causé par les
effluents laitiers, en particulier les effluents bruts caractérisés par des charges polluantes élevées et
une salinité importante.
Les résultats obtenus confirment que, suite à un traitement préliminaire visant à réduire les
charges polluantes, les eaux résiduaires de l'industrie laitière peuvent être efficacement traitées par
L. minor. De plus, elles peuvent être utilisées comme une alternative aux eaux propres pour
l'irrigation du gazon. Cependant, il sera nécessaire de poursuivre des recherches approfondies pour
valider ces résultats et éventuellement étendre l'utilisation des eaux usées laitières à d'autres cultures.