Impact de l'irrigation aux eaux usées traitées sur certains produits maraîchers

Abstract

Dans cette contribution, les eaux usées traitées de la STEP de Baraki ont été évaluées pour l'irrigation sur la base de la composition chimique et bactériologique comparée aux normes internationales et nationales de la qualité de l'eau d'irrigation. La qualité pour la réutilisation agricole est liée aux paramètres physicochimiques tels que le pH, la conductivité, les MES, la DCO, les ETM et les indicateurs de qualité tels que le SAR, le SSP et le RSC. Les caractéristiques bactériologiques, notamment les coliformes totaux, coliformes fécaux, E. coli, entérocoques fécaux, Salmonelle et Staphylocoque ont également été évaluées. Les résultats ont révélé que les valeurs SAR et SSP étaient excellentes pour l'irrigation. Le diagramme de Wilcox a montré que la plupart des échantillons se situent dans la zone C3-S1, ce qui indique une salinité élevée et une faible teneur en sodium qui peut être utilisée pour l'irrigation sur presque tous les types de sol sans risque de sodium échangeable. Les concentrations moyennes des ETM sont négligeables par rapport aux recommandations de la FAO. Les résultats physicochimiques indiquent que les eaux usées traitées peuvent être classées avec quelques exceptions comme appropriées à l'irrigation. Cependant, les analyses bactériologiques ont indiqué l'existence des germes de contamination fécale dépassant la réglementation de l'OMS mais une absence de germes pathogènes Salmonelle et de staphylocoques. Par conséquent, la désinfection de cette eau uséetraitée est nécessaire avant son utilisation à des fins agricoles. L'impact de l'irrigation de ces eaux usées traitées (EUT) a été évalué sur une culture de tomate industrielle en comparaison avec les eaux conventionnelles (EC) et le système goutte à goutte a été appliqué pour éviter toute contamination. L'évolution des paramètres morphologiques et agronomiques tout au long du cycle de la tomate ont été observés et évalués ainsi que les paramètres de développement et de production. Les résultats obtenus ne montrent aucune différence significative de la hauteur et le diamètre de la tige, le nombre de feuilles et la teneur en chlorophylle. Ces résultats sont encourageants puisque le développement des plantes de tomate est similaire pour les deux traitements ce qui permet d'envisager une possibilité d'une réutilisation des EUT sans que cela conduit à un impact négatif sur les principaux paramètres agronomiques de la plante. Le nombre de fruit produit par les plants de tomate irrigués avec EUT est supérieur à celui produit par EC. Une différence non significative du poids total des fruits de tomate ; de même le poids moyen des fruits obtenus ne présente aucune différence significative entre les deux traitements. Par contre, la largeur et la longueur des fruits obtenus par EUT présentent une différence très hautement significative par rapport à ceux obtenus par EC et ceci montre que la qualité de l'eau d'irrigation a affecté les paramètres morphologiques du fruit de tomate. Une présence des ETM à savoir le Pd, Ni, Cr, Mn et le Cuest observéau niveau des racines, tiges et feuilles mais les valeurs trouvées sont inférieures aux limites de sécurité des plantes. Les concentrations du Ni, Mn et Cu détecté dans le fruit de tomate irrigué par les EUT et EC sont inférieures aux limites maximales admissibles et ne présentent aucune menace de toxicité. Aucune différence n'est observée entre les fruits des deux traitements pour les valeurs du pH, acidité titrable, matière sèche et matière grasse ; tandis que les valeurs des sucres totaux et de vitamine C sont plus élevées pour les tomates irriguées avec EUT et les valeurs des matières minérales et les protéines sont plus élevées pour les tomates irriguées par EC. Aucune contamination microbienne n'est détectée et les fruits obtenus sont de bonne qualité. Les tomates obtenues ne représentent aucun risque sanitaire et peuvent êtres destinées à la consommation humaine si d'autres paramètres chimiques seront évalués.