Résumé:
La définition de l’obésité comme une accumulation excessive de masse grasse ayant des conséquences néfastes sur la santé met en lumière l'importance de la composition corporelle chez les sujets obèses, notamment l’obésité abdominale, qui est indépendamment associée à des complications cardio-métaboliques. Cependant, la relation entre le profil anthropométrique et le statut métabolique demeure complexe.
A cet effet, notre étude visait à identifier les meilleurs indicateurs anthropométriques pour prédire les complications métaboliques chez les personnes en surcharge pondérale.
Ainsi, pour clarifier la relation entre la composition corporelle et le statut métabolique, une étude descriptive prospective a été menée sur 421 adultes tout poids confondu, à l'exception des dénutris et ceux dont l’indice de masse corporelle (IMC) dépassait 40 kg/m².
Les résultats ont montré une prévalence de l’obésité de 45,4 % selon l'IMC, mais atteignant 80,5 % en tenant compte du pourcentage de masse grasse (PMG) mesuré par impédancemétrie, soulignant ainsi les limites de l'IMC dans l'estimation de la prévalence de l'obésité et l'importance de caractériser la composition corporelle.
Par ailleurs, le diabète était présent chez 46,8 % de la population, avec une prédominance masculine. L'analyse de l'interrelation entre la masse grasse, le tour de taille (TT), le rapport tour de taille/tour de hanches (TT/TH) et le profil métabolique a révélé un profil anthropométrique en faveur d’une tendance à l'obésité androïde laquelle est plus marquée chez les femmes.
En outre, l'association entre obésité et diabète était particulièrement prononcée chez les femmes, tandis que chez les hommes, le lien prédominant concernait le surpoids et le diabète.
En ce qui concerne la fonction rénale, les proportions de masse grasse et de masse maigre ont des impacts globalement opposés.
Parmi les paramètres anthropométriques, le TT s'est révélé être le facteur prédicteur de l'insulino-résistance le plus sensible chez les deux sexes. Quant au rapport TT/TH, il s’est avéré être le meilleur élément pour prévoir le déséquilibre glycémique chez les deux sexes voire l'insuffisance rénale chez les femmes.
Le PMG est l'indice optimal pour prédire l'hypoHDLémie chez les hommes. En revanche, l'IMC est le meilleur indicateur pour pronostiquer l'hypoHDLémie chez les femmes.
En conclusion, cette étude met en évidence l'importance d'utiliser divers indicateurs anthropométriques pour prédire les complications métaboliques spécifiques chez les personnes obèses, soulignant ainsi la nécessité d'intégrer une évaluation précise de la composition corporelle dans la pratique clinique pour mieux orienter les interventions préventives.
