Résumé:
La connaissance de la biologie de la reproduction d’Aedes albopictus est un moyen indispensable pour un contrôle efficace de sa propagation. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à une caractéristique très peu étudiée chez Ae. albopictus ainsi que sa congénère Ae. aegypti, qui est la capacité d’effectuer des repas de sang multiples. Ce paramètre hautement important en terme épidémiologique a en effet été négligé des entomologistes. L’exploration de cette caractéristique a été abordée de différentes manières dans le cadre de ce travail, et quatre expériences ont été réalisées afin d’estimer la fréquence des repas de sang et des pontes des femelles d’Ae. albopictus comparé aux femelles de Culex pipiens dans les même conditions. Ce phénomène a été également étudié par dissection des ovaires. Enfin, l’effet du nombre des gites larvaires sur le mécanisme de ponte ainsi que celui de la prise des repas sanguins a été abordé.
Nos résultats ont montrés que les femelles Ae. albopictus ont une activité de pontes et de prises de repas de sang plus intense que celles de l’espèce Cx. pipiens. La durée en nombre de jours entre deux repas de sang est significativement plus courte chez le moustique tigre. Ces repas multiples ont été confirmés par les dissections des ovaires où nous avons obtenu 27,23 % de femelles Ae. albopictus ayant pu se gorger tout en étant gravides, contre 1 % seulement pour les femelles Cx. pipiens. La dernière expérience a clairement montré que le nombre de piqures et d’œufs pondus étaient proportionnels au nombre de gîtes larvaires présents. Finalement, nous discutons de l’intérêt des repas de sang multiples, qui est étroitement liée à l’activité de ponte, en santé publique.
