Résumé:
Le marbre et le tuf comme support d’une ornementation géométrique et florale,
représente une caractéristique architectonique essentielle dans l’architecture ottomane de
la médina d’Alger. L’association de ces deux matériaux a rehaussé les ornements de cette
époque, grâce à l’habilité remarquable des sculpteurs et leur sensibilité à l’esthétique. Un
tel décor s’exprime dans les éléments de support (les colonnes) et dans les éléments
d’encadrement des ouvertures (portes et fenêtres) de tout type d’édifices, tels que les
palais, les demeures, les mosquées, les mausolées, voire aussi les maisons modestes.
L’examen attentif des ornementations vivantes portées par le marbre et le tuf dans l’Alger
Ottoman, particulièrement dans l’architecture résidentielle (palais et demeures), décrit
une panoplie vaste de motifs et d’expressions reflétant l’issue d’imagination des artistes
à l’époque, qui semblent d’origine cosmopolite.
A cet effet, nous sommes appelés dans cette étude à analyser puis à restituer toutes les
expressions architectoniques vivantes dans l’architecture résidentielle Ottomane d’Alger
à travers ces deux matériaux en se basant sur la modélisation numérique, en particulier la
photogrammétrie, comme outils efficace pour l’analyse paramétrique et sémiotique.
En se focalisant plus sur le marbre blanc, étant une pierre vraisemblablement importée de
l’autre rive de la Méditerranée, nous sommes amenés à reconstituer le processus de sa
mise en oeuvre, en identifiant les circuits de ses approvisionnements, en faisant appel à
deux approches :
1. Historique-archivistique qui se base sur le dépouillement des archives
beylicaux Ottomans et manuscrits au CNA et à la BN d’Alger, voire aussi de Pierrefitte.
2. Une approche technique qui porte sur la caractérisation géochimique de marbre
blanc pour l’identification de la provenance à travers leurs propriétés physico-chimiques.
Le cas d’étude est porté sur les éléments décoratifs en marbre blanc du complexe militaropalatin
de la citadelle d’Alger.
Ce travail ne serait objectif qu’après l’interdépendance logique, de ces différentes
approches, en parallèle aux expérimentations, soit in situ, ou en laboratoire.