Résumé:
Les pucerons sont des ravageurs redoutés en agriculture en raison des dommages
importants qu'ils infligent aux cultures. Cette étude évalue la sensibilité des populations de
pucerons des arbres fruitiers aux insecticides chimiques dans deux régions distinctes d'Algérie
: El Affroun et Boufarik.
Des inventaires ont été menés dans les vergers d'El Affroun et de Boufarik, révélant la
présence dominante des espèces Aphis citricola et Toxoptera aurantii dans les deux régions,
avec une observation particulière d'Acyrthosiphon pisum exclusivement à Boufarik et en faible
quantité, cette différence dans la composition spécifique reflète potentiellement l'impact de
l'utilisation historique d'insecticides à El Affroun comparé à l'absence d'utilisation à Boufarik.
À El Affroun, où l'utilisation historique d'insecticides est documentée, les populations de
pucerons ont montré une capacité variable à survivre à différentes concentrations d'insecticides
après 48 heures d'exposition. Par exemple, à une concentration de 0,05g/L de Mospilon, les
pucerons ont présenté une mortalité de 41.66%, révélant une possible résistance à ce produit
chimique à ce stade. Les tests avec Decis ont également montré des taux de mortalité variables,
suggérant une adaptation continue malgré l'exposition prolongée.
En revanche, à Boufarik, où l'utilisation d'insecticides est moins fréquente, les pucerons
ont montré des taux de mortalité plus élevés après 48 heures d'exposition. À titre d'exemple, à
une concentration de 0,05g/L de Mospilon, les pucerons ont présenté une mortalité proche de
99%, témoignant d'une sensibilité accrue à cet insecticide par rapport à ceux d'El Affroun sur
le même laps de temps.
Ces observations soulignent l'impact direct de l'historique d'utilisation d'insecticides sur
la résistance des populations de pucerons et mettent en évidence l'importance de stratégies de
gestion intégrée des ravageurs adaptées à chaque contexte local pour maximiser l'efficacité tout
en minimisant le risque de résistance.
De plus, les doses létales LD50 et LD90 des deux insecticides utilisés ont été déterminées
à partir des résultats des tests de toxicité. À El Affroun, les pucerons ont montré des valeurs de
LD50 et LD90 significativement élevées par rapport à Boufarik, indiquant une adaptation
prolongée à ces produits chimiques dans cette région spécifique. Par exemple, pour Mospilon,
il a été observé que la dose nécessaire pour tuer 50% de la population d'Aphis citricola en 24
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II
heures était de 0.0253 g/l à El Affroun, tandis qu'à Boufarik, cette valeur était de 0.22 g/l,
illustrant une potentielle résistance plus élevée à El Affroun. Les valeurs de LD90 pour
Mospilon à El Affroun après 72 heures étaient de 0.20 g/l, comparativement à 0.39 g/l à
Boufarik, soulignant une adaptation prolongée à ce produit chimique dans cette région.
Pour Decis, les pucerons à El Affroun ont également montré des valeurs de LD50 et LD90
plus élevées par rapport à Boufarik. Par exemple, la dose de Decis nécessaire pour atteindre
une mortalité de 50% en 24 heures était de 0.24 ml/l à El Affroun, tandis qu'à Boufarik, cette
valeur était de 0.4 ml/l. De même, les valeurs de LD90 pour Decis à El Affroun après 72 heures
étaient de 0.27 ml/l, comparativement à 0.18 ml/l à Boufarik, illustrant une résilience accrue
face à ce pesticide dans la première région